• Gabrielle d'Estrées et une de ses soeurs (1595) 

    Ce tableau est une huile sur toile dont les dimensions sont 95 x 125, qui se trouve au musée du Louvre. Il représente une brune pinçant le téton d'une espèce de blonde dans une baignoire dans laquelle on a plongé un drap, qui a la coiffe affro ds Jackson five dans les années 70, mais comme elle est blonde, elle est un peu ridicule du coup. Cette blonde un peu ridicule tient dans sa main gauche un anneau, tandisqu'une vieille est courbée sur son ouvrage au coin du feu en arrière plan.


    Donc, la personne qui a fait couler le bain (oui, les filles ne l'auraient pas fait elles-mêmes, elles étaient nobles) a eu l'idée saugrenue de foutre du linge à tremper dans la baignoire. Bon, c'est pas hyper hygiénique, puis en plus, y'aura intérêt à brosser le drap, sinon il risque d'être pleins de poils de chattes restés en rade après le débouchage de la baignoire.


    La blonde doit être légèrement SM, elle a l'air d'apprécier de se faire travailler le téton. Elle tient un anneau, dont elle souhaiterait probablement se servir comme cockring sur son amant, le bon roi Henri IV. Pour les non-inités, un cockring est un anneau en métal ou en caoutchouc ou lien en cuir, généralement à pressions, à placer à la base du sexe de l'homme avant érection, en vue de renforcer et de prolonger cette dernière pour accroître le plaisir au moment de l'orgasme (wikipédia).


    Je vous dis, entre le cockring et le travail du téton, la Gabrielle d'Estrées, elle devait être un peu SM quand même. Il lui manquait plus que la cagoule en cuir noir avec une fermeture éclaire sur la tête et la boule rouge dans la bouche pour parfaire sa tenue.


    Bon, sinon, y'a un truc hyper choquant dans ce tableau: pendant que les deux se gouinent dans la baignoire, derrière, y'a la vieille qui fait son tricot au coin du feu. Pas gênée, pas du genre à dire 'bon ben visiblement je dérange les filles, je me tire', non, elle reste là, et elle continue tranquillement son ouvrage. En jetant, certainement, un coup d'oeil de temps en temps. Oui, une voyeuse.


    Voilà donc un tableau qui nous montre une scène SM au premier plan avec une vieille lubrique derrière, qui, l'air de faire son tricot, mate en loucedé les deux filles en train de se gouiner dans une baignoire.


    La semaine prochaine, un autre décriptage culturel...


    Matthieu


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    Il est des livres qui semblent être écrits par ds doigts de fées, tant ils vous submergent d'émotions, tant ils vous rappellent des souvenirs émouvants... Des doigts de fées... Ben justement, le livre dont je voulais parler aujourd'hui n'a pas été écrit par des doigts de fées, mais plutôt par l'anus d'un lépreux diarrhéique. C'est pas un roman, c'est pas un récit... Oui, c'est un étron.


    C'est censé raconter l'histoire de gamins de 11 à 13 ans qui sont plus tout à fait socialisés, comme pourrait le dire ce bon Azouz Begag. Des gamins qui vont à l'école, mais qui n'ont pas vraiment de but, à part essayer de vivre pour leur bande. Enfin, c'est ce qui semble ressortir de ce livre. Tiens, j'ai oublié de dire le titre et le nom de l'auteur. Bon, je l'écris, mais c'est un truc qu'on n'est pas obligé de retenir, on peut oublier tout de suite. Ca s'appelle « les gauchers » et ça a été chié (oui, j'ose pas écrire « écrit », parce que des choses « écrites », ça peut être par exemple et au hasard « voyage au bout de la nuit ») par Yves Pagès.


    Donc, ces gamins racontent. Quoi ? Bof... Ils tentent de raconter, à l'aide d'un vocabulaire aussi étendu que la surface totale des champs de blés au Soudan leur espèce de vie de merde, avec les problèmes au collège, chez eux...

    Y'a juste un soucis au niveau du langage; bon, Yves Pagès est né en 1963 et il a écrit ce livre pendant la durée exacte de la guerre du Golfe (j'y reviendrai, parce que justement, j'ai un truc à dire là-dessus), soit 3 mois; il avait donc 38 ans au moment de la rédaction. Ben ça se voit. Parce que dans ce bouquin, des gamins de 11 à 13 ans parlent comme des gens d'une quarantaine d'années qui essaieraient de parler comme des gamins. C'est aussi naturel qu'une émotion de Jean-Luc Delarue, aussi consistant qu'une chanson de Pascal Obispo et aussi plausible que Pascal Sevran interprétant « à toutes les filles que j'ai aimé avant » (ou que Mimi Matty nous chantant « être la hauteur » si on préfère).

    Je vous donne des exemples, en vrac (enfin, je dis « en vrac », c'est pour être poli, parce qu'en fait, c'est pas du tout plus en vrac que la chose imprimée et pompeusement baptisée livre par un éditeur analphabète):

    « L'air de quoi tu nous troues la flûtes, Serge ? »

    « Conclu, je chique plus une voyelle, tout ravalé »

    Vous avez déjà entendu des mômes qui parlent comme ça vous ? A part dans la tête de certains mecs qui n'ont pas rencontré de jeunes de moins de 30 ans depuis des lustres...


    Sinon, quelquefois, ces gosses parlent comme le Momo de Romain Gary dans « La vie devant soi ». En prenant un mot pour un autre. Mais alors que chez Romain Gary cette naïveté avait quelque chose de touchant, ici, c'est simplement grotesque:

    « Facile, dans la vie, si on naît juif, on mange haché. D'accord, mais si on mange haché et qu'on n'est ni juif ni arabe ? Aucune chance, ou alors, une sur dix millions de chances »


    Dernier truc: ces gamins ne comprennent pas pourquoi la télévision diffuse des cartes de pays inconnus. Oui, ils comprennent pas que c'est la guerre du golfe. Alors il se trouve que, précisément, j'avais 12 ans à ce moment-là. Et qu'à moins d'être un fan de Bernard Werber inculte, moutonnier et abruti, il était impossible de pas se rendre compte, même à 12 ans (surtout à 12 ans ?) qu'il y avait une guerre en Iraq.


    Sur la page de présentation, l'éditeur présente cette chose (oui, même Pagès a pas osé appeler ça un roman, il a choisit le genre « rumeur ») comme un défi subversif... En même temps, si les protagonistes ne lisent que Yves Pagès, on comprend qu'ils soient stupides.


    Matthieu


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  • En France, il est des gens dont le combat est juste. Un combat de dignité, qui ne peut qu’inspirer le respect et l’admiration. Des gens qui sont les dignes successeurs de tous les résistants de l’histoire, depuis les juifs sur le rocher de Massada jusqu’aux birmans actuellement torturés dans des geôles d’où ne s’échappent que des pleurs, des cris et des grincements de dents. Des gens formidables, dont la cause est noble et héroïque. Et ces gens se sont levés comme un seul Homme-avec-un-H-majuscule pour signer une pétition qui dit Non à la misère…

    Je suis solidaire avec celles et ceux qui luttent, partout dans le monde, pour résister à la misère et l’éliminer. (début de la pétition)

    Voilà où certains sont tombés : ils signent des pétitions pour dire non à la misère, pour exprimer leur refus de la pauvreté. Quel est la valeur d’un tel engagement ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être contre la misère ? En quoi est-ce intelligent et utile de signer un tel texte ? Parce que à moins d’être un abruti congénital dépourvu de toute capacité de réflexion, on se rend bien compte que c’est grotesque. Grotesque parce qu’il n’existe personne qui se déclare POUR la misère, la pauvreté. Ces gens dont le combat en fauteuil se résume à des prises de positions aussi engagés que Non à la misère, A bas la maladie, Fuck le Sida et La guerre c’est mal, ces gens se considèrent comme des pionniers de cette lutte.

    Les signataires de tels textes à la con, dégoulinants de bons sentiments comme un ivrogne qui s’est vomi dessus, se considèrent-ils réellement comme utiles à la société ? Pourquoi est-ce qu’on s’encombre de gens comme ça ? En même temps, on laisse bien le droit de vote à ceux qui ont voté Chivardi aux présidentielles…

    Isabelle Adjani a déclaré, lors de la soirée contre les tests ADN, qu’il s’agissait d’un mouvement de résistance… Pauvre conne… Isabelle Adjani, la seule chose à laquelle elle a jamais résisté, ce furent les petits-fours des soirées mondaines pour pouvoir continuer de porter des robes très près-du-corps représentants approximativement la valeur de 10 ans de RMI…

    Le consensualisme ambiant est en train de tuer toute capacité de réflexion. C’est un peu le principe de Wikipédia et du Prozac : il n’y a plus de bas, plus de haut, tout est au même niveau : manifester contre la junte birmane au risque de sa vie et signer une pétition pour dire qu’on est contre la misère. Parce que au final, les média en parlent autant.

    Avec ces conneries, on va arriver au même résultat que ceux qui s’extasiaient de l’équipe black-blanc-beur en 1998 lors de la victoire de l’équipe de France de foot à la coupe du monde : les gens qui ont inventé ce slogan portent donc une telle importance à la couleur de la peau des joueurs qu’il soit nécessaire de la souligner par un slogan ?

    Sinon, puisque décidément nous vivons dans un monde engagé, il faut savoir que demain débute une année spéciale lancée par l’ONU : alors que la guerre fait rage au Darfour, où des milices arabes violent et tuent des populations jusque dans les camps, alors que la répression en Birmanie est sanglante et que le conseil de sécurité juge ça à peine " déplorable " (la Chine et la Russie ont refusé une condamnation), l’ONU lance une année internationale.

    Oui, alors que la famine tue chaque année des millions de personne, alors que l’accès à l’eau potable est un problème, alors qu’il existe des dictatures où l’on meurt pour avoir défendu une idée de démocratie, le jeudi 18 octobre débute l’année internationale de la pomme de terre

    Matthieu


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    Renée Villancher a eu 80 ans en juillet dernier. Quand elle parle de la France, c'est toujours avec énormément d'émotion dans la voix. D'ailleurs, elle ne dit jamais « La France », elle dit « ma Patrie ». Renée Villancher parle tout le temps de sa Patrie. Avec un P majuscule et des sanglots. Et un énorme accent russe...


    Renée Villancher est née le 31 juillet 1927 à Cousance, dans le Jura. En 1945, elle tombe amoureuse d'un résistant russe, dont elle attend un enfant et qu'elle épouse. Suite à l'appel de Staline qui demandait aux russes émigrés de rentrer, que l'histoire des révolutionnaires blancs était oubliée, qu'ils n'avaient rien à craindre, suite à cet appel, Renée part avec sa fille et sa mère rejoindre son mari qui les avait précédé.

    Arrivée en URSS, où elle découvre son mari avec une autre, un mari qui déchire ses photos et ses textes en français, ne lui laissant que ses papier, elle demande à l'ambassade de l'aider à rentrer en France... Las... Renée est exilée avec sa mère et sa fille dans un bled, loin de Moscou. Renée ne parle pas le russe, sa mère non plus. A la mort de sa mère, Renée n'a plus personne avec qui parler français. Alors elle parle russe. Et oublie petit à petit le français...


    Cette situation durera 57 ans. En réalisant un reportage sur ces retournants, baisés de l'Histoire, Nicolas Jallot (Piégés par Staline, France 5 et Pocket) a rencontrée Renée. Qui a fondu en larmes en le voyant: c'était le deuxième français qu'elle voyait depuis le début de son exil forcé.


    Un reportage bouleversant sur Planète montrait l'association qui s'est montée pour ramasser les fonds permettant à Renée de revoir Cousance. Et ça a marché. Renée est venue accompagnée de sa fille Loubna, surnommée dans le village russe Loubna la française alors qu'elle n'en parle pas un mot. Renée a beaucoup pleuré de revoir sa patrie. Revu des camarades de classe, revu la maison de son enfance, revu sa Patrie.


    Renée, qui a retrouvé ses papiers français confisqués par l'ambassade française (au nom de l'amitié franco-soviétique que rien ne devait entacher) a ramasser de la terre de France dans un petit bocal, qu'elle a été, à son retour, répandre sur la tombe de sa mère.


    Cette femme qu'on voit vieille et avec un visage de babouchka a tout perdu en arrivant en URSS. Même l'amour de celui pour qui elle était venue... Elle a eu un second mari, dont elle a eu deux fils.

    Renée Villancher a écrit un livre (Ma vie volée) dont les recettes lui ont permis de changer son poêle à charbon en chauffage à gaz... parce que l'idéal communiste qu'on essaie de nous vendre, c'est ça: des vies volées.


    Après la chute du mur de Berlin et l'effondrement du bloc communiste, les membres de Lutte Ouvrière ont collé, dans Paris, des affiches proclamant: « Le communisme est toujours l'avenir du monde ». Pourvu que non


    Matthieu


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    Des fois, c'est dimanche matin, t'es tranquillement assis en train d'écouter de la musique en buvant ton 6ème café, et d'un coup, t'as un énorme coup de flip qui t'arrives dans la gueule. Mais quand je dis énorme, c'est pas un truc du style 'tiens, je me sens pas très bien', c'est plutôt 'putain je vais crever si je trouve pas d'où ça vient'. Oui.



    Et en fait, c'est assez facile à trouver, puisque je suis quelqu'un de relativement simple, fonctionnant simplement et ayant besoin de choses simple: La question qui amène cet énorme flip est (roulement de tambour, montée dans les aigüs de tout le pupitre de premiers violons de l'orchestre national de France): QU'AS-TU FAIS DE TA VIE ? (oui parce que quand je me parle, je me tutoie, du coup, j'ai l'impression d'être plus proche de moi). Vous savez, un peu comme dieu disant à caïn: qu'as-tu fait de ton frère ?, moi, c'est pas dieu ni rien, c'est juste moi.



    (une question s'est subreptissement glissée dans le paragraphe précédent. Sauras-tu la retrouver ?) Oui parce que je résume: J'ai passé l'âge où tout est encore possible. Par exemple, je ne serai jamais sportif de haut niveau, ni mathématicien de génie. Et j'ai passé l'âge auquel pleins de gens sont morts: 27 ans.

    Janis Joplin est morte à 27 ans. De même que Kurt Cobain, Jim Morrison, Jimi Hendrix. Bon, j'ai appris à jouer de la guitare, mais entre savoir jouer jeux interdits et être Jimi Hendrix, il y a approximativement le même fossé qu'entre être Etienne Daho et être Lucianno Pavarotti (sauf que Pavarotti est mort et que Daho pas encore). Donc, ça, c'est râpé. Oui, la carrière de Rock-Star-mondiale-fauchée-en-pleine-gloire-par-un-destin-tragique-et-l'-abus-de-stupéfiants m'est fermée à tout jamais.



    Ensuite, Theodore Gericault a peint Le radeau de la méduse à 28 ans... Je ne sais même pas dessiner. Mais rien du tout. Je suis même incapable de dessiner un chat. La carrière de peintre-tourmenté-ayant-peint-avec-génie me sera aussi inaccessible que le principe de la fission de l'atome l'est à Eve Angelli.



    Voilà, donc qu'as-tu fait de ta vie... Bien sûr, je sais cuisiner parfaitement des choses telles que les soupes en sachet, les raviolis en boîte ou des trucs comme ça. Non je déconne. Je sais un peu cuisiner.



    Qu'as-tu fait de ta vie...
    Des fois, c'est dimanche matin, t'es tranquillement assis en train d'écouter de la musique en buvant ton 6ème café, et d'un coup, t'as un énorme coup de flip qui t'arrives dans la gueule. Mais quand je dis énorme, c'est pas un truc du style 'tiens, je me sens pas très bien', c'est plutôt 'putain je vais crever si je trouve pas d'où ça vient'.



    La chanson qui va avec:



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    Janis Joplin - Mercedes Benz

    Matthieu


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