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    Bradley Barett est un mec, un vrai. Un qui joue au football, un qui a des muscles, un qui a une copine bonne comme une cigarette après un repas. Un qui a une paire de couilles grosses comme... ben non justement.

    Parce que là est le point de départ de ce roman: Bradley Barett n'a plus de couilles. Ni de bite. Par contre, son torse est maintenant ornée d'une magnifique paire de seins. Oui, suite à une erreur des brancardiers, Bradley, entré à la clinique pour subir une ablation des molaires, va en ressortir femme, tandisque le transexuel entré pour se faire ôter le gourdin qui lui servait de sexe se retrouve délesté de ses dents de sagesse. Ce qui le rend quasiment aussi furieux que Bradley.


    Bradley va perdre son emploi, et accepter de vendre son histoire à un tabloïd. Puis il va lui falloir faire un choix, sachant qu'il ne pourra pas retrouver son sexe d'origine: désire-t-il devenir vraiment une femme, c'est à dire prendre des hormones, se maquiller et pleurer devant des téléfilms à la con ?


    Ce livre navigue entre la franche comédie et la réflexion pseudo-intellectuelle de la condition des femmes dans la société post-moderne actuelle (alors là, franchement, je sais pas vous, mais moi, je trouve qu'elle a de la gueule cette phrase). Du coup, on sait jamais si, après avoir ri, on va pas tomber sur un passage à la con sur le sexisme des réactions masculine dans leur ensemble.


    Alors parmi les moments drôles quand même, celui où Bradley s'achète une jupe, celui où il prend des conseils de maquillage auprès de sa copine (enfin, de son ex-copine, puisqu'elle ne se sent pas de devenir lesbienne, fusse pour rendre service à un ex), où il fait gaffe à son apparence devant les mecs fréquentant le club de gym, et le premier orgasme.


    Ensuite, il y aura le changement de prénom, puisque Bradley va prendre le ridicule prénom de Jacqueline (oui, les anglais sont vis à vis des prénoms français un peu comme les français vis à vis des prénoms américains: ils adorent sans se rendre compte soit du ridicule soit du côté archi-démodé du prénom), et surtout... la première visite chez le gynéco, le pied à l'étrier (si vous n'avez pas vu qu'il y avait un jeu de mot, relisez la dernière phrase).


    Un livre correct, qui permet de passer le temps quand il est nécessaire d'en perdre (en cas de visite chez le gynéco par exemple) mais qu'on pourra allègrement oublier si on a quelque chose de mieux à lire. Alors le mieux sera plus drôle, plus intelligent et moins poncif. Donc pas un livre de Bernard Werber. Evidemment.


    Matthieu


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  • Après T. et une traversée sentimentale du désert, j'ai fini par rencontrer F. sur internet.

    Bref, j'ai rencontré F., qui s'appelait en vrai Frédéric, puis on a discuté sur MSN. Pour vous dire comme c'est vieux, à l'époque, MSN je connaissais pas trop mais je m'y suis mit. Et on payait internet au forfait pour un nombre d'heures.

    Il avait donc été décidé que j'irai chez F. Pour qu'on se voit. Jusqu'à ce moment-là, tout ce que j'avais vu de F., c'était une photo de lui à la neige, avec une énorme parka, des lunettes de soleil, un bonnet sur sa tête, et des souliers lilas-la-la et des souliers lilas. Je ne sais pas si vous avez déjà vécu des discussions enflammées sur MSN, avec une personne dont vous avez envie de tout savoir, avec laquelle vous passeriez la nuit rien que pour avoir le privilège de parler avec elle. Donc, avec F., c'était pas du tout ça. On a discuté, on a décidé de se voir, mais franchement, à part la perspective d'une expérience sexuelle loin de chez moi, rien ne m'attirait chez F.

    Donc, je prends le train, j'arrive chez F., on fait connaissance, on va bouffer au resto (mais chacun paie sa part), on revient du resto, et... pas de capote. Bon, on était vierge tous les deux, mais on y croyait aux capotes. On repart en ville chercher des capotes, j'en achète deux boîtes au distributeur (j'ai toujours été un garçon que le sens de la démesure et de l'ambition perdraient un jour où l'autre) et on revient. Bon, et là... nouveau problème, pas de gel lubrifiant...

    Ce moment, quand j'y repense, je sais pas si il faut y voir la fraîche naïveté de deux garçons qui sont vierges de toutes relation charnelle (putain, la gueule de ma phrase) ou la connerie éblouissante de deux puceaux. La vérité se situe probablement à mi-chemin, entre les deux. Donc, pas de lubrifiant, mais F. avait, dans un tiroir et je ne sais plus pour quelle raison... Oui, j'ose même pas l'écrire...Du Mytosil... Ouai...

    Ma première pénétration gardera la marque indélébile d'une crème qu'on applique normalement sur les fesses des bébés... La loose... T'imagines ? Une vie sexuelle basée sous le signe du Mystosil... Ca veut dire que mon premier souvenir sexuel fort est irrémédiablement lié à cette crème beige répugnante. Bon, en même temps, le Mytosil, ça lubrifie. Vachement bien même. Tellement bien qu'à un moment, j'ai eu peur que la capote se barre et aille lui perforer l'estomac tellement que ça glisse bien avec le Mytosil...

    F., j'ai décidé que c'était fini la deuxième fois que je l'ai vu. Parce qu'on a de nouveau été au resto, et qu'en apéro, alors qu'il était avec moi, l'amour de sa vie, la quintescence de sa passion sexuelle au Mytosil, il a demandé au serveur la boisson la moins chère... Non, il a pas demande une boisson qui se trouvait être la moins chère. Il a carrément dit: « ce que vous avez de moins cher ». Vert j'étais...

    Pour me venger, en repartant de chez lui, je lui ai emprunté un cd d'ABBA, en sachant que je lui rendrai jamais et que j'allais le lourder.

    Alors F., si tu lis ces lignes, un truc: je te dois un CD d'ABBA, mais cette première fois au Mytosil, on y croyait tous les deux, et c'est peut-être pour ça que malgré la crème jaune qui puait, malgré le lit de tes parents, malgré l'appart de ta grand-mère récemment décédée et malgré le lot de capotes, c'était pas si mal...

    Non je déconne, en fait, c'était une catastrophe, et surtout pour lui.

    Matthieu



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    La TNT est une avancée technologique majeure: elle permet de revoir, en 2007, des dessins animés dont la technique de dessin est à l'animation du XXIème siècle ce que ma charcutière est à l'image de la femme... Tous les dessins animés passent sur NT1, une chaîne pour les gens qui ont été gamins dans les années 80s

    Donc, les graphismes sont clairements pourris, les histoires oscillent entre le nunuche le plus pathétique et la moralisation la plus socialiste. Les minipouss par exemple, ces êtres réduits à une taille mignature sont pleins de bons sentiments, ça en est infernal. De même que dans Albator, un groupe de personnage peut bouger, mais chaque personnage formant ce groupe ne bouge pas individuellement. Bon, c'est pas très grave, mais quand je pense qu'à une époque, ces DA étaient géniaux...


    Bon, la première fois que j'ai revu Jayce, j'ai interpellé Jayce dans ma télé pour lui dire de faire gaffe aux monstroplantes. Lors du deuxième épisode, je n'ai rien dit, et pas de troisième épisode. Parce que en fait, c'est toujours la même histoire. Tous les épisodes. Encore pire que le démon de Nietzsche. Là, les monstroplantes attaquent, Jayce contre attaque, et il gagne. Bon, en même temps, il ne peut pas perdre, mais les épisodes ne se déroulent jamais différemment.


    Les cevalliers du zodiaque... Moi, mon préféré, c'était Pégaze. Et là, il est pas encore mort. Oui parce que l'histoire, c'est que les 12 chevaliers du zodiaque vont combattre des chevaliers d'or (donc supposés plus forts qu'eux) pour arriver à sauver leur déesse Athéna. Et en fait, c'est trop minable... Ca m'a même fait de la peine; par exemple, le chevalier du dragon, agonisant, dit au chevalier d'or qui venait le battre: « ah ah, je vais mourir, mais je vais mobiliser toute l'énergie de l'attaque ultime du dragon pour te faire sombrer avec moi ». A ce moment-là, j'ai été faire du café, puis j'ai fumé une clope, et quand je suis revenu, il ne s'était toujours pas relevé. C'est à dire que les auteurs de la série meublent pendant 15-20 minutes... je m'en étais jamais rendu compte.


    Bon, la prochaine fois, je vous parlerai d'une autre chaîne fascinante, avec des radasse, des gouines, des pédés et du voyeurisme: Europe2 TV.


    Matthieu


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    Quelquefois, il se passe des choses invraisemblables à la radio; des comédiennes incapables de faire une réflexion intelligente, et qui vont jusqu'à se planter de mot, et le retour de ceux qu'on croyait oubliés à jamais: les 500 choristes.


    Bon alors on va passer rapidement sur la comédienne; sur France Info, la fille qui présente le journal de la culture relatif au théâtre nous informe que les précieuses ridicules sont présentées actuellement à la comédie française. Bon, jusque là, rien d'illogique. Attendez. Et la journaliste interroge l'une des comédiennes, sociétaire de la comédie française (donc à priori, pas la moitié d'une conne, c'est pas Chimène Bady non plus). Et l'autre répond: « Molière était un voyeur et un très grand génie »... Un voyeur... Un voyeur... Et là, j'ai eu ce qui a visiblement toujours manqué à cette femme mais dont Claude François se serait bien passé: un éclair. Oui. En fait, cette pauvre commédienne voulait dire que Molière était un « visionnaire ». Et ça colle mieux avec le reste de l'interview. Mais pourquoi diable la journaliste n'a pas reposé la question pour que l'autre puisse rectifier ? Parce que apprendre que Molière était un voyeur, à 7h30, ça fait un choc...



    Et sur le chemin du retour (oui, parce que ça, c'était en allant au boulot), de nouveau la radio, et là, j'entends... une chose... Ca ressemblait vaguement à Jacques Brel. Mais en pire. J'ai cru qu'ils avaient tenté de faire chanter du Brel à des chèvres... Mais non. C'était I Muvrini qui tentait d'interpréter « le port d'Amsterdam » à moitié en français, à moitié en corse... En corse... Et pourquoi pas « New-York, new-york » en ardéchois ?

    Le résultat était bien entendu grotesque, d'autant plus que I Muvrini, ne voulant sans doute pas sombrer seul, avait fait appel aux 500 choristes, qui chantent quelquefois en playback sur TF1... Bon alors vous inquiétez pas, les choristes se contentaient de faire « Amsterdam » à la tierce pendant une dizaine de secondes dans la chanson. Mais ils pourront rentrer chez bobonne, bouffis d'orgueil, pour pouvoir déclarer aux copains, autour d'un ricard: « moi qui vous parle, oui moi, j'ai chanté avec I Muvrini ».



    Des fois, à la télé, il n'y a rien d'intéressant. On peut toujours se consoler en se disant qu'à la radio, c'est encore pire.



    Matthieu


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  • Même les plus grands peuvent chuter. Les meilleurs peuvent avoir un passage à vide. Les élites peuvent trébucher, sans qu'on en connaisse vraiment la raison.

    Aujourd'hui, je vous propose de nous pencher sur une chanson qui restera, en quelques sortes, une épine dans le pied de l'artiste qui a poussé l'intrépidité jusqu'à l'interpréter.

    Aujourd'hui, explication de texte d'une chanson de la grande, de la sublime, de l'exceptionnelle Michèle Torr : Mélancolie Femme

    Sur une plage de Normandie

    Soleil de plomb l'après-midi

    Il m'a parlé alors je l'ai suivi

    Exercice : vous expliquerez en quoi la dernière phrase démontre clairement que Michèle Torr n'est pas une femme facile


    De qui était cette mélodie

    De Pachelbel, de Vivaldi ?

    On aurait pu se croire en Italie

    C'est vrai... Surtout dans le nord de l'Italie. Dans l'extrême nord de l'Italie même. Parce que Pachelbel est né (et mort) à Nuremberg. Soit un peu plus de 700 bornes de Turin.


    Dans ce décors de Fellini

    Bateaux brisés, nuages gris

    Je croyais qu'il y avait un soleil de plomb... Bon, en même temps, en Normandie, la météo est changeante


    On jouait la strada pour moi aussi

    Il m'a joué la comédie

    La plage était nue sous la pluie

    Bon, ben maintenant il pleut... On se croirait en Bretagne. Puis la plage nue, c'est vaguement érotique. Mais alors très vaguement. Aussi érotique qu'un masturbateur à paillettes pour les soirs de fête.


    Le ciel était couleur de nostalgie

    Et toujours cette mélodie

    De Wagner ou d'Albinoni

    Oui, c'est vrai, on peut facilement confondre les deux. En effet, qu'est-ce qui ressemble plus à l'Adagio d'Albinoni que les Walkyries de Wagner ?


    Je l'entends quelquefois après minuit

    Oui, elle est complètement névrosée la pauvre Michèle Torr, des fois, la nuit, elle entend une musique et elle sait pas si c'est d'un compositeur allemand ou italien, mais elle se rappelle qu'elle a niqué avec un type qu'elle connaissait pas en Normandie, et que c'était bien, qu'elle s'était enfin sentie femme...


    Le train qui rentrait sur Paris

    Aurait dû m'emporter aussi

    J'ai laissé une rose en Normandie

    La " feuille de rose de Michèle Torr en Normandie ", spécialité que la grande Lulu de Caen se fera un plaisir de vous faire (50 € + prix de la chambre)


    Pour une mélancolie femme

    C'est le vague à l'âme

    Qui fait passer les jours d'été aux jours de pluies

    La station météo interne de Michèle Torr semble souffrir de légers problèmes de pression...


    Pour une mélancolie femme

    C'est du rire aux larmes

    Qui fait passer les jours d'été aux jours de pluies

    Alors là... Ca veut rien dire de chez rien dire... Non parce que le reste, ça veut pas forcément dire grand chose, mais au moins les mots placés les uns à la suite des autres peuvent se comprendre. Là, rien...


    Mélancolie, mélancolie, pour une femme


    Sur une plage de Normandie

    Soleil de plomb l'après-midi

    Il m'a parlé alors je l'ai suivi

    Ben ça l'a marquée la Michèle...


    Matthieu


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