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Depuis quelques temps, j'ai coupé la sonnerie de mon portable. Depuis que j'ai enfin pu parler à mon père (parler pour de vrai hein, pas parler de la pluie, du beau temps, de la pluie, du beau temps, de la pluie...) et lui dire que je n'allais pas très bien, qu'en fait je repensais à mon enfance (à moi), à sa violence (à lui) physique et verbale, et que j'avais besoin d'un peu de temps pour réfléchir. Ce à quoi il m'a répondu qu'il n'allait pas très bien non plus, puisqu'il avait la grippe...
Et puis... Jeudi dernier, mon portable dans ma poche se met à vibrer. 3 fois. Oui, il déconne de temps en temps, et l'appel bascule directement sur messagerie. Et là, je sais tout de suite de quoi il s'agit. Avant de sortir le portable de ma poche. Une sorte de préscience. Je savais qu'en sortant le portable de ma poche et en appuyant longuement sur la touche 1 (pour le répondeur), j'allais entendre la voix de mon père me dire:
« Bon ben Matthieu, c'est moi. Ecoute, j'ai beaucoup réfléchi à ce que tu m'as dit, et je pense que tu as raison. Je voudrais te demander pardon. Parce que j'ai été un père violent, je te tapais dessus sans raison et je t'insultais sans plus de raison. Parce que je ne t'ai jamais donné de reconnaissance, et que je n'ai pas su t'apporter la confiance en toi que tu méritais pourtant. Parce que je ne me rendais pas compte qu'en fait, tu étais un chouette gamin. Je voudrais te dire que c'est peut être trop tard, mais que je voudrais repartir sur de nouvelles bases avec toi, que nous ayons une discussion franche au cours de laquelle tu pourrais me dire tout ce que tu as sur le coeur. Voilà, rappelle-moi si tu veux, à bientôt j'espère »
C'est marrant ça, parce que ça s'est passé vachement rapidement dans ma tête. Style en 1 ou 2 secondes, je savais exactement ce qui allait se passer. Un peu comme un flash quoi. Du coup, le coeur léger, j'ai sorti le portable de ma poche, je l'ai dévérouillé...
Sur l'écran, un message m'informait que je n'avais plus de batterie, raison pour laquelle le portable s'était mis à vibrer...
J'ai quand même interrogé le répondeur, pour être sûr...
« Vous n'avez AUCUN nouveau message ».
Je ferais un très très très mauvais voyant moi. Je suis mieux au bureau.
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Deux femmes qui se tiennent la main
Ça n'a rien qui peut gêner la moraleNon, si elles ne font que se tenir la main, absolument pas. La morale est sauve
Là où le doute s'installe
C'est que ce geste se fasse sous la table.Mais qui a bien pu écrire une phrase aussi grammaticalement bancale ?
Quand elles sont seules, comme elles n'ont rien à perdre
Après les mains, la peau de tout le resteHannnnn ! Mais c'est des gouines ! J'avais pas compris le problème jusqu'à maintenant. Je trouvais ça presque mignon, deux bonnes copines qui se tiennent par la main, ça ressemblait presque à du Yves Duteil. Mais là, ça devient carrément scabreux.
Un amour qui est secret
Même nues, elles ne pourraient le cacherMais elles sont à poil en plus !!! C'est plus une chanson de Mecano, c'est une production Marc Dorcel
Alors, sous les yeux des autres
Dans la rue, elles le déguisent en amitié
L'une des deux dit que c'est mal agir
Et l'autre dit qu'il vaut mieux laisser dire.Elles discutent, elles discutent, mais finalement, elles baisent quand ? Non parce que la situation commence à être bandante quand même ! Deux filles à poils qui se passent des mains partout...
Ce qu'ils en pensent ou disent ne pourrait rien y faire
Qui arrête les colombes en plein volExcellente question; mais qui pourrait donc bien arrêter deux colombes en plein vol ? Et bien... un chasseur avec un gros fusil par exemple (Oh oui, toi et ton gros fusil)
A deux au ras du sol
Une femme avec une femme
Et en plus elles font ça par terre...
Je ne veux pas les juger
Je ne veux pas jeter la première pierreLa première, certainement pas. Mais les 1248 suivantes, pas de problème. Ce ne sont que des lesbiennes après tout.
Et si, en poussant la porte
Je les trouve bouche-à-bouche dans le salon
Je n'aurais pas l'audace de tousserAh ben certainement pas ! Voir deux filles se gouiner, ça me donne pas la bronchite, ça me fout une gaule !!! Le bras d'un gamin de 12 ans avec une tête de lièvre au bout !
Si ça me dérange, je n'ai qu'à m'en allerOh mais ça ne me dérange pas du tout ! Au contraire ! Allez Josy, mets-y un doigt ! Oh oui continue, le poignet ! O Josy tu m'rend dingue, met le bras ! Et la tête alouette ! Oh oui c'est trop bon les filles !!! Gouinez-vous encore et encore, j'appelle les copains : Eh Roger, y'a deux filles qui se gouinent dans mon salon, t'ammène la Kro et tu viens matter avec moi ?
C'était une explication de texte pas lourde du tout, offerte par la réminiscence de Roger qui est en moi.
Matthieu
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Il y a longtemps, très longtemps, tellement longtemps qu'en fait c'était à une époque où Jeanne Moreau était jeune, vivait un roi d'une grande sagesse. On l'appelait Salomon, puisque c'était comme ça qu'il s'appelait. Et c'était plus pratique que de l'appeler Gérard. Ce roi avait décidé de construire un grand temple. Et comme il était pété de tunes, il l'a construit. Puis il est mort, et un roi étranger est venu et a défoncé le temple et emmené les israéliens en captivité à Babylone.
D'ailleurs, sur les bords de la rivière de Babylone, ils étaient assis, et ils pleuraient, lorsqu'ils se souvenaient de Sion (oui, je sais, ça sonne mieux en anglais, mais bon...)
Puis les israéliens sont revenus et ont reconstruit le temple. Puis, longtemps après, Hérode le grand a rénové le temple et y a fait une extension (environ de -19). Et Titus a tout cassé vers 70. Sauf un mur qu'on appelle mur des lamentations
Voilà.
Et puis, longtemps après, environ 600 ans après, sont arrivés des gens qui ont dit « ah ouai mais non, ça va pas le faire, c'est un lieu saint qui nous appartient, c'est un ange qui l'a dit à un de nos chameliers qu'on appelait Mohamed parce que c'était son nom et que c'était plus pratique que de l'appeler Gérard ». Et maintenant, ils veulent qu'on appelle le mont du temple « esplanade des mosquées ».
Corrigez-moi si je me trompe.
Ca serait un peu comme si, aujourd'hui (enfin, pas aujourd'hui 08 février 2008, mais actuellement quoi), une troupe de gens allaient à La Mecque en disant « ah ouai mais non, ça va pas le faire, la Mecque c'est un lieu saint qui nous appartient, c'est la Moule Géante qui est notre déesse qui l'a révélé à la moule prêtresse ». Vous imaginez la gueule de la guerre de religion ?
En même temps, une religion qui adorerait la Moule Géante, ça aurait de la gueule non ? Parce que imaginez 2 secondes qu'au lieu de « prenez et mangez, ceci est mon corps livré pour vous », on entende dans les lieux saints « prenez et mangez, ceci est ma moule livrée pour vous » dit par une fille avec des gros seins (oui, parce que tant qu'à être une créature qui saigne tous les mois sans jamais en mourir, autant avoir des nibards comme des obus) ? C'est pas une religion qui attirerait des milliers de fidèles ça ?
Puis il y aurait comme chez les sunnites et les chiites, comme chez les catholiques et les protestants, des schismatiques: les adorateurs du poireau. Oui, parce que ça marche aussi; lisez: « prenez et mangez, ceci est mon poireau livré pour vous ».
Prenez et lisez, ceci est mon blog, et je suis de retour.
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Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu. Ou pas.
Alors là, franchement, si c'est pas un titre qui déchire sa race...
Je crois que je sais ce que j'ai: j'ai attrapé un démon. Des mecs attrapent la grippe, d'autres le choléra, d'autre la petite vérole, moi, j'ai attrapé un démon. Mais pas un démon comme dans "sors de ce corps, Satan" ou "Ta mère suce des bites en enfer".
Non, pas un démon de ce style, plutôt un démon comme ça:Que dirais-tu si un jour, si une nuit, un démon se glissait jusque dans ta solitude la plus reculée et te dise : « Cette vie, telle que tu la vis maintenant et que tu l'as vécue, tu devras la vivre encore une fois et d'innombrables fois ; et il n'y aura rien de nouveau en elle si ce n'est que chaque douleur et chaque plaisir, chaque pensée et chaque gémissement, et tout ce qu'il y a d'indiciblement petit et grand dans ta vie, devront revenir pour toi et le tout dans le même ordre et la même succession - cette araignée-là également, et ce clair de lune entre les arbres, et cet instant-ci et moi-même. L'éternel sablier de l'existence ne cesse d'être renversé à nouveau - et toi avec lui ô grain de poussière de la poussière ! »
Ne te jetterais-tu pas sur le sol, grinçant des dents et maudissant le démon qui te parlerait de la sorte ? Ou bien te serait-il arrivé de vivre un instant formidable où tu aurais pu lui répondre : « Tu es un Dieu et jamais je n'entendis choses plus divines ! » (Nietzsche - le gai savoir)
Et bien, si cela m'arrivait, je déprimerais... Et je prendrais du Prozac, et du Xanax pour dormir. J'irais au boulot mais je serais incapable de faire quelque chose, je ferais bonne figure devant les autres et m'effondrerais en arrivant chez moi, je serais sans force et l'esprit incapable de réfléchir à une chose future, j'attendrais que quelqu'un veuille bien me dire ce que je dois faire.
Parce que le problème est là: avec la visite à ma famille en décembre, plus le fait que je tente en ce moment de reprendre certains aspects de ma vie en main (enfin, dis comme ça, ça fait classe et tout, en fait, j'ai simplement décidé de m'occuper de moi), plus des petits trucs de ci de là qui, accumulés, me donne l'impression que le passé va recommencer, que je vais devoir me refarcir les années de mon adolescence, puis revivre le divorce de mes parents et toutes les responsabilités qui me sont tombées dessus... Bref, le démon m'a annoncé que j'allais devoir tout recommencer.
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Bon, il me semble en même temps. J'en suis même pas sûr. Parce que je ne suis sûr de rien. Et encore à propos du passé, je suis sur copaindavant. Et donc, toutes les semaines (je crois) je reçois les fiches mises à jour. Et vous savez quoi ? T. est inscrit ! J'avais pas réussi à le retrouver à cause de l'orthographe de son prénom et de celle de son nom. Bon. Et ben ce petit con vit dans le XVIè arrondissement où il est analyste cadre (ou une connerie dans le genre, enfin, un truc qui en jette et qui doit rapporter un max de pognon). D'ailleurs, c'est un truc que je trouve étonnant sur copaindavant... Pourquoi tous les gens qui sont inscrits sont soit profs, soit cadres supérieurs, soit banquiers ? Pourquoi y'a pas un mec qui bosse à la chaîne, pas un mec qui rame, pas un mec au chômage ?
Ah ah... Aussi bien, T. est au chômdu, il vit dans un taudis où il y a des cafards qui lui courent dessus la nuit, et il fantasme sur Britney Spears (oui, il n'a jamais eu de goût).
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Je rêve de trucs qui me dépriment encore plus. Même pas de T., qui ne me déprime pas. Non. D'autres mecs. Du passé aussi. C'est assez chiant ça. Parce que c'est tard, tu vas dormir, et tu sais même pas de quels trucs tu vas rêver. Et que des trucs du passé. Que des trucs où j'avais 15 ans.
Mon psy m'a une fois expliqué que l'inconscient n'a pas de notion du temps. Il traite pareil les trucs vieux de plus de 10 ans et ce qui s'est passé hier. C'est super pas pratique. Enfin, pour moi. Je sais pas pour les autres.
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J'aurais voulu écrire une note qui se serait appelée "des claques qui se perdent". J'aurais comparé brillamment (oui, tant qu'à parler d'une note pas écrite, autant être dytirambique) Jérôme Kerviel et le gamin qui s'est prit une claque par son prof dans un collège du nord, et j'aurais fini par dire que Jérôme Kerviel avait probablement échappé à une baffe, et que c'était finalement fort regrettable (mais bien évidemment, je l'aurais mieux dit que ça, et tout le monde aurait posté un commentaire en disant que c'était une idée de note géniale, que c'était encore mieux qu'avant, que j'étais revenu en encore mieux).
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Faudra aussi que je vous raconte ma visite au musée la semaine dernière. Une après-midi de cauchemar. Je voulais aussi faire une note dessus. Parce que le musée est composée d'une seule salle, et qu'en face de cette salle se déroulaient les cours de clarinette pour débutants. Je déteste les instruments à hanche. Je leur trouve un ton asthmatique. Sauf peut-être le saxo, s'il est extrêmement bien joué. Donc, c'était horrible comme bruit. (mais bien évidemment, je l'aurais mieux dit que ça, et tout le monde aurait posté un commentaire en disant que c'était une idée de note géniale, que c'était encore mieux qu'avant, que j'étais revenu en encore mieux).
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Je suis en train de lire un bouquin qui traite des femmes SDF. Brigitte (puisqu'on ne la connaît que par son prénom) raconte comment, après s'être fait plusieurs fois cognée par son Jules, décide, un soir où elle craignait qu'il ne la tue, de partir précipitamment. Et, à 42 ans, elle se retrouve à la rue. Elle raconte. Bien évidemment, je l'ai acheté à cause de mon côté voyeur (et ne faites pas les innocents, on a tous un côté voyeur). Mais ce qu'elle raconte va au delà de ce qu'on peut imaginer.
Ainsi, alors qu'elle en est à son 5ème jour dans la rue, elle se rend dans une association. Elle explique son cas, et là, l'assistante sociale (ce que j'adore dans ce livre, c'est qu'il me permet de dire tout le mal que je pense de ces pétasses qui croient que la vie c'est comme une émission de Delarue) lui fait cette réponse hallucinante:
"mais nous ne nous occupons que des personnes qui sont dans la rue depuis plus de 1 mois. Je ne peux rien faire pour vous, mais revenez le mois prochain".
Et oui...
Il y a plus malheureux que moi, mais ça ne m'atteint pas. Parce que je ne déprime plus comme au début. Simplement, je n'arrive pas à savoir ce que je dois faire, je suis incapable de prendre une décision, et je ne sais pas ce que je veux. Mais malheureux, point.
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Matthieu
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Cette note est dans la lignée des précédentes. Si un jour je réécris sur ce blog, elle sera donc en principe également supprimée. Parce que normalement, ici, c'est pas un blog à la con avec des états d'âmes alimentés par je ne sais quoi ni... J'ai oublié.
Arrête de pleurer comme ça devant tout le monde
Je suis allé faire le plein de ma bagnole. 800 mètres aller-retour. J'ai attendu de rentrer pour m'effondrer en sanglots parce que dans le trajet m'est revenue cette chanson de Brel dans la tête (Jeff, pour ceux qui n'auraient pas pleinement saisit le concept des phrases en gras). Oui, c'est ridicule, mais j'ai eu le sursaut de dignité qui m'a permis d'attendre d'être entre mes murs pour disjoncter. Non parce que faut pas déconner, c'est pas moi ça. Un mec qui pleure après avoir fait son plein...
Viens, il me reste trois sous, on va aller s'les boire chez la mère Françoise, viens il me reste trois sous, et si c'est pas assez ben il restera l'ardoise
D'après mon psy, je devrais pas rester enfermé toute la journée. Oui, je suis allé voir mon psy ce soir. Mais je suis pas enfermé, je suis dans mon cocon. Si sortir me fait flipper, autant rester à l'intérieur où il n'y a rien à affronter. Puis me demander de sortir, c'est un peu comme demander à Gilbert Montagné de jouer à « où est Charlie ? » (piqué sur bash.fr, parce que même les vannes j'en suis plus capable).
Mais je vais essayer. Au programme de demain, musée et forêt (j'espère), au programme de jeudi, piscine. Pas piscine demain, parce que c'est mercredi, et que c'est plein de gosses. Et moi en ce qui concerne les gosses, je suis comme Véronique Courjault et Christine Villemin: j'aime pas trop quand ils courent partout et qu'ils sont vivants.
Arrête de sangloter, arrête de te répendre
J'ai même pas pleuré chez le psy. J'ai déconnecté, mais pas pleuré. Déconnecté, c'est un truc bizarre: t'es là, tu vois que quelqu'un en face de toi te parles, tu entends ses mots, mais tu bouges pas et tu penses à rien. C'est un truc que j'avais jamais avant. Si je m'étais pas remué, je crois que je serais encore à la même place en train de fixer le psy l'oeil éteint.
Et si t'es encore triste ou rien qu'si t'en a l'air
Je crois que c'est mon passage préféré de la chanson; ce « rien qu'si t'en a l'air ». Je crois que je serais capable d'en parler des heures. Si j'avais envie de parler.
Tiens, à propos, je commence le Prozac demain. Et sachant les effets qu'il me fait, d'ici 15 jours, je devrais me foutre à parler sans plus pouvoir m'arrêter.
Matthieu
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