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    Je déteste les blogs sur lesquels les gens ne parlent que d'eux. Logiquement donc, voici mon second billet dans lequel je ne vais parler que de moi. Et de mes problèmes de merde. Surtout que je n'ai aucun problème. J'ai bu moins qu'hier, et de toutes façons, la bouteille est presque vide, il doit rester deux verres. Les touches me fuient moins que hier soir. J'arrive clairement à les identifier, et à taper sur celle que je veux. Comme Ike Turner en fait. Pour le whisky, un litre en un mois. Pas mal. Même pas mal.


    Je ne me suis pas sorti les doigts du cul. Au contraire. J'ai attendu que la journée se passe. J'ai harcelé Jules au téléphone pour savoir à quelle heure il arriverait. J'ai traîné mon flip chez le généraliste pour avoir une semaine de maladie. Il me l'a donné, en échange de ses problèmes existentiels. Oui, ce médecin ne parle que de lui. La consultation a duré 10 minutes, il a répondu à deux coups de fil dont un de 5 minutes, m'a prescrit du Prozac et du Xanax et a eu cette phrase hallucinante à la fin: « si vous avez besoin de parler, je suis là »... Non, c'est bon, j'ai quelques ficus chez moi, merci.


    Je n'ai même pas envie de casser des assiettes. Pour quoi faire ? A un moment, j'ai été saisi d'une frénésie de nettoyage. J'ai lessivé toutes les portes de placard de la cuisine. Non. En fait, même pas. J'ai fait celles du bas. Mais elles sentent le propre. Le thym. La lavande.


    Tous les gens que j'admire sont morts. Bukowski. Vitold. Romain Gary. Armand. Boris Vian. Bobby Fischer. Et que personne ne vienne me dire que Bobby Fischer était cinglé. On s'en fout. Le génie de ce type était dans les échecs. Pas dans l'amour de son prochain.

    Dans mon panthéon personnel, il n'y a que des morts. C'est normal, c'est un panthéon. On n'a jamais enterré de gens vivants. On n'est pas des nazis bordel.


    Je sais pas trop ce que j'ai, mais une chose dont je suis certain, c'est qu'il me manque un truc pour être heureux pleinement: le mysticisme. T'imagines ? Je serais mysthique, je me trouverais déjà dans une secte dans laquelle un gourou (bien intentionné ou pas, là n'est pas la question, et puis, ne pas se poser de question, ça vaut bien se faire enfiler un épis de maïs dans le cul une fois par semaine non ?) me dirait quoi faire, quoi penser, quoi dire, quoi manger.


    J'aimerais avoir un coach de vie. Un mec tout le temps avec moi qui me dirait que faire en quelles circonstances. Ou que dire. Ou que penser. Je serais prêt à sacrifier toute ma liberté pour une telle sécurité quasimentr carcérale. Le Staline de la pensée Rousseauiste.


    J'ai envie de rien. Et je m'en fout. Et les palestiniens souffrent. Et y'a pas de dépressifs au Sahel, et pas de Prozac au Darfour.


    Et autant je trouvais la note d'hier sans âme, autant je trouve celle d'aujourd'hui toute nulle et décousue. Mais un jour, je reviendrai en forme. Ou pas.


    Matthieu


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    Je suis un incapable. Et inconstant en plus. Lorsque j'ai commencé ce blog, j'avais dans l'idée de poster un article tous les jours. Sauf le mardi. Pour me permettre de prendre un peu d'avance. Et depuis quelques semaines, plus rien. Plus envie. Mais pas plus envie d'écrire, ça serait trop simple. Non, plus envie de rien. Plus envie d'être éveillé, plus envie de dormir, plus envie de manger, plus envie de ne pas manger, plus envie d'avoir envie, plus envie de ne pas avoir envie. Mais je dois aller certainement mieux, puisque j'écris. Certainement...


    Aujourd'hui, après une nuit pourrie (je ne me souviens que d'avoir rêvé d'un blond), j'ai pleuré. J'ai commencé à pleurer lorsque Jules m'a demandé deux assiettes pour le petit déjeuner. En larmes j'étais. Pourtant, il n'y a pas de quoi, des assiettes, on en a.


    J'ai passé ma journée à ne rien faire. Normalement, j'aime bien ça. Un dimanche à ne rien faire, c'est normal. Mais là, je n'avais même pas envie de rien faire.


    Bien sûr, je me suis engueulé toute la journée avec Jules. Mais alors toute la journée. Lui qui était dans un mauvais jour, moi dans un jour comme il ne m'en arrive que rarement.


    Du coup, j'ai bu. Je me suis envoyé une bouteille de vin, puis quelques gorgées de whisky directement à la bouteille vu que je ne trouvais pas les verres situés justes derrière moi. C'est Jules qui m'a finalement enlevé la bouteille, après réconciliation, puisque même dans faire la gueule je suis inconstant. Je vous raconte pas le temps que ça me prend d'écrire cette note sans âme (j'ai peut-être bu, je n'en conserve pas moins une certaine dose de lucidité, faut pas déconner non plus, les palestiniens souffrent aussi), avec les touches du clavier qui me fuient. Y'en a qui pensent à se suicider. Moi je pense simplement à devenir alcoolique. Je suis en bonne voie. Franchement, il ne me manque pas grand chose. Et surtout pas les antécédents familiaux.Un jour, je serai définitivement un alcoolique. Vous verrez.


    Je suis un incapable. Vous connaissez l'histoire de Caïn et Abel ? Dieu, le Dieu drapé dans son trip, sans déprime ni rien, qui demande à Caïn, le type qui vient de tuer son frère: « qu'as-tu fais de ton frère ? », comme on demande à un gamin qui vient de vider le pot de marmelade: « qu'as-tu fais de la confiture » ? Ben moi, je me vois être questionné par un Dieu sadique et cruel: « qu'as-tu fait de ta vie ? ».


    Et moi, de lui répondre: « ben rien ». Je ne sais rien faire de mes dix doigts, je n'ai aucune passion, et je ne suis même pas venu sur mon blog depuis trois semaines environ.


    Et il n'y a aucune raison pour que cela change.


    Matthieu


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  • En ce temps-là parut un édit de César Auguste Sarkozy, ordonnant un recensement de toute la terre, pour pouvoir renvoyer avec des charter les gens pas recensés, qui avait quitté leur pays misérable pour le seul plaisir de venir vivre dans des cartons en France.
    Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius Hortefeux était gouverneur de Syrie et de l'immigration et de l'identité nationale et du co-développement dans les pays étranger mais loins de la France.

    Ce recensement avait donné lieu à des protestations de la gauche de la gauche, qui y avait vu un signe de privatisation rampante et d'ultra-libéralisme dicté par la politique des Etats-uniens. Une pétition avait même été lancé sur le site de Attac, et des gens prestigieux qui voulaient vraiment faire bouger les choses avaient signé avant de partir dans leurs soirées qui se déroulaient au Ritz, au Hilton ou dans le nouveau Jules Vernes sur la tour Eiffel. Mais pour eux, l'important avait été fait, ils avaient signé.
    Parmi ces gens, on retrouvait des figures prestigieuses de l'histoire, qui pesaient de tout leur poids sur l'histoire de l'Humanité: Carole Bouquet, Sim (qui avait même envoyé une carte, qu'on appelait la carte... Non rien), Véronique Genest, Macha Béranger, Laurent Ruquier et Gérard Miller, qui avait cru qu'il aurait droit à une ration supplémentaire de whisky s'il signait la pétition.
    Mais, comme toutes les pétitions, celle-ci ne fut suivie d'aucun effet.

    Tous allaient donc se faire inscrire, chacun dans sa ville. Sauf dans la banlieue ouest de Bethléem, où des jeunes désoeuvrés avaient brûlé l'annexe du recensement, les charettes des marchands, les écoles et les places de jeux, en se plaignant qu'il n'y avait pas d'activité pour eux et qu'ils s'ennuyaient ferme. Etonnamment, personne ne songea à leur demander pourquoi ils brûlaient les lieux où leur ennui, qui agissait comme un poison mortel, aurait pu être combattu.
    Le gouverneur décida d'envoyer une citoyenne romaine (elle avait été naturalisée) nommée Fadela Amaras. Elle trouva que la banlieue est de Bethléem sentait la pisse, et elle convoqua des journalistes de Libération qui, depuis qu'ils ne travaillaient plus dans un journal d'information mais dans une sorte de Mickey Parade pour adulte où les jeux de mots foireux des titres remplaçaient le contenu des articles, les journalistes de Libération donc, s'émerveillèrent devant cette femme au romain parlé.

    Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David, appelée Bethléhem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David, afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Mais il eut des problèmes pour arriver. En effet, il y avait grève du service du recensement, qui protestait contre une privatisation rampante et contre ce qu'ils jugeait être de l'ultra-libéralisme dicté par la politique des Etats-uniens.

    Les hôtels étant pleins de gens logés là gratuitement par le pouvoir romain en place, il ne restait pas une seule chambre dans laquelle Marie et Joseph auraient pu se reposer en attendant que Marie ne mette bas. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent dans une étable...

    (à suivre)

    Matthieu

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    Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,

    auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. Elle militait dans une association prêchant la pureté jusqu'au mariage. Elle portait, en signe de conviction, un bracelet en caoutchouc qu'elle remettrait à son mari le soir de l'hyménée, pour lui prouver le don de son corps, ainsi que l'avait fait Britney Spears avant de se faire passer dessus par un régiment de tirailleurs sénégalais.


    L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi.

    Marie, qui militait également à Ni putes, ni soumises, reprit immédiatement l'ange:

    - Ah non, il n'en est pas question, c'est pas parce que je veux rester pure jusqu'au mariage qu'un homme, fut-il Dieu, doit me dicter ma conduite.

    L'ange répondit:

    - Ah mais t'emballe pas ma chérie, tu vas devenir une star, encore plus que Magali Vaé, la grosse qui a gagné la Star Ac. Tu vas devenir tellement célèbre que les gens se souviendront encore de toi dans 2000 ans, tu seras un symbole encore plus fort que Che Guevarra, que les fils de médecins et d'avocats arborrent sur leurs T-shirt pour montrer qu'ils sont des rebelles dans les soirées.


    Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation.

    L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu.

    Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.

    Marie répondit:

    - Je pourrais pas plutôt l'appeler Kévin ? Non parce que bon, Jésus c'est bien beau, mais je préfère Kévin. Ou Louis. Ou alors même Théo...

    Marie était indécise. Mais c'était une chose tout à fait normale, puisque Dieu l'avait faite femme.

    L'ange continua :

    - Tu l'appeleras Jésus et un point c'est tout. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.

    Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.


    Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme? Non mais c'est vrai ça, je me fait chier à garder ma virginité comme un trésor, et avant que je n'ai à connaître les joies de la fellation et de la levrette, je vais tomber enceinte par la grâce de Dieu. Je pourrais pas baiser un peu avant ?


    L'ange lui répondit: Non. Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.


    Marie dansa comme elle avait vu Mia Frye à Popstar. L'ange crut qu'elle était devenue folle, mais il se trompait. L'esprit de M6 commençait à agir sur Marie...


    Matthieu


    (à suivre)


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  • Le site dédié à la lutte contre l'homophobie SOS Homophobie a mis en ligne une pétition. Pour nos amis non francophone, une pétition est une lettre que l'on signe en se disant qu'on a raison d'agir, qu'il y en a marre de (compléter par la mention de votre choix). La pétition a un énorme avantage sur le travail associatif: elle permet de ne pas se bouger le cul. Tout en disant "ah ben oui, j'ai fait quelque chose, j'ai signé une pétition". Un peu comme lorsque TF1 diffusait des émissions après le tsunami au cours desquelles on pouvait envoyer un SMS à 50 centimes.

    Dans les pétitions, deux choses peuvent être drôles: le texte ou les signataires. quelquefois les deux, et il s'agit alors d'une pétition de communistes ou d'alter-mondialistes (ce qui est la même chose).

    La pétition qui nous intéresse demande à des tas de dirigeants français de ne pas oublier de parler d'homosexualité au cours de leurs voyages officiels. On imagine la gueule d'Angela Merkel quand Nicolas Sarkozy lui parlera du problème du lesbianisme en Bavière.

    Mais qui a bien pu signer un tel texte me demanderez-vous ? (allez-y, demandez moi)...

    Et bien, tout d'abord, l'adjoint au maire de Paris Christophe Girard. Ce garçon, tu lui donnerais un morceau de PQ, il le signerait si tu lui précisais qu'il s'agit d'une pétition.

    Parmi les autres VIP à avoir apposé un paraphe au bas de ce texte, Marthe Mercadier... Vous vous rendez compte ? Non mais je veux dire, vous imaginez la tête de Mahmoud Ahmadinejad quand Nicolas Sarkozy lui dira qu'il a le plein soutien de Marthe Merciadier sur le sujet ? Il paraît qu'il a fallu placer le dirigeant iranien sous Temesta tellement il a peur.

    Sur la liste des signataires figure également Julie Piétri. Bon, elle est bien gentille la Julie Piétri, mais on voit mal en quoi avoir chanté "ève lève toi" et "maria magdalena" la légitime dans un combat contre l'homophobie dans les pays lointains où les gens tuent les gens qui aiment les gens du même sexe.

    On a aussi un truc énorme, c'est une association. L'association Autre Cercle... Pour une association regroupant des gens dont le but est d'élargir le cercle de leur relation, l'intitulé est plutôt bizarrement choisi.

    Comme chaque pétition communiste à la con, la liste des personnes ayant signé se termine par "Tou-te-s les signataires de la pétition sur Internet sont listés en bas de cette page". Je ne sais pas si je vivrais assez vieux pour dire combien cette manie de foutre des tirets puis le féminin d'un nom puis son pluriel m'énerve. C'est grotesque, ça veut dire l'égalité sans prendre de risque, et au final, c'est tout juste ridicule.

    Comme une pétition.

    Matthieu


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