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    Des fois, le dimanche soir, je bois trop. Parce que ça m'emmerde profondément de retrouver mes collègues le lundi, parce que j'en ai marre de mon boulot, parce que je ne peux pas en changer.

    Ce soir par exemple. On est dimanche soir. Jules a fini une journée de 10 heures (qui a suivit 12 autres journées de 10 heures minimum sans pause entre temps), il a été se coucher, et je me suis retrouvé seul avec la bouteille de whisky. Qui ne demandait qu'à avoir un verre dans lequel se déverser. N'étant par nature par contrariant, et surtout pas envers les bouteilles de whisky, j'ai commencé à me servir.


    No one learned from your mistakes

    Le quart. J'ai descendu le quart de la bouteille. J'ai déjà fait pire. Lorsque je vivais seul, il n'était pas rare que la moitié de la bouteille se retrouve vidée au cours de la soirée du dimanche. Avant, je croyais que j'appartenais à la caste de ceux qui flippent le dimanche soir. Puis un jour, après une discussion un peu plus longue avec quelqu'un avec qui je n'ai, hélas, jamais couché, j'ai réalisé qu'en fait, tout le monde appartenait à la caste de ceux qui détestent le lundi.


    We let our profits go to waste

    Je devrais pas. Franchement. Parce que demain, je vais avoir l'impression d'avoir mangé du foie de vrau cru accompagné d'un cendrier.

    Mais des fois, je me déteste tellemement qu'il vaut mieux en boire qu'en pleurer.

    Des fois, je me trouve tellemement nul que je préfère noyer ce sentiment. Parce qu'il est tellemement exacerbé que, même moi, je me rends compte qu'il est impossible que je sois aussi minable dans la réalité que dans ma perception de moi.


    All that's left in any case

    Des fois, je trouve pas les mots.

    Pour laisser un commentaire à quelqu'un qui fait une note qui déchire sa race, une note dont la lecture te donne envie d'imprimer tout le blog de la personne pour pouvoir le relire au fond du lit.

    Pour réconforter Jules qui est en train de se crever au boulot.

    Pour me dire que je devrais me botter le cul pour essayer de progresser dans mon boulot. De passer un concours quoi.


    Is Advertising space

    Je déteste surtout, chez moi, mon inconstance. Mon incapacité à terminer une chose que j'ai commencé. Je pourrais en raconter des pages. Comment je n'ai pas fini le dernier Garcia Marquez que j'ai acheté, comment je n'ai pas dit à ma soeur ce que je voulais lui dire au début de la conversation, comment je n'ai jamais dit à Jules combien je l'admirais, combien il m'éblouit, combien je le trouve grand.


    Alors, parce qu'il est plus facile de se servir dans un grand verre spécialement prévu à cet effet que de dire les choses, je préfère boire. Et franchement, ça faisait un bail que ça m'était pas arrivé de boire seul. Tellement un bail que je crois que la dernière fois, c'était... il y a un moment.


    Parce que même dans l'alcoolisme, je suis inconstant.


    Matthieu


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    La fin de l'année approche, les fêtes de Noël aussi. Et de même que Jean Moulin était invité à rentrer au Panthéon avec son cortège funèbre, les fêtes de fin d'années sont invitées à rentrer dans nos vies avec leur cortège de cartes. Oui, je voudrais parler de ce terrible fléau que sont les cartes de fin d'année.



    Vous avez d'abord les cartes équitables. De monstrueuses femmes tressées en prépuce d'éléphanteau sur fond de feuille de bananier séchés sont collés sur un bout de carton. C'est beau comme l'autopsie d'une victime de Francis Heaulme, mais on se dit que c'est pour la bonne cause, puisque ça servira à financer les campagnes de publicité d'une association qui aide les enfants d'Afrique (mais où en Afrique ?) à apprendre à lire un relevé de compte de la Caisse d'Epargne.



    Vous avez les cartes « d'après une oeuvre peinte par une personne privée de ses mains ». Oui, les cartes peintes avec la bouche, les pieds... Puis notez que lorsque vous recevez ce genre de carte, que vous la retournez pour voir avec quoi le pauvre manchot a peint, et que vous lisez « cette carte est une reproduction d'un tableau que Amédée Tringlard a peint avec son anus », ça vous fait légèrement bizarre. Pourquoi justement à vous ? Pourquoi n'auriez pas pu avoir une carte modestement peinte à la main, ce qui reste quand même le moyen le plus simple de faire un dessin, jusqu'à preuve du contraire ?



    La carte kitsch. Avec des paillettes (grâce auxquelles vous arrivez au boulot plus étincellant que Claude François dans sa baignoire), du mauve, des petites fenêtres qui s'ouvrent et une image d'un feu de bois... Un truc moche, qui va vous saloper tout le salon avec ces paillettes à la con, et qui en plus, ne vous fait même pas plaisir, vu que c'est votre beau-frère qui vous l'envoie, beau-frère avec lequel vous êtes fâché depuis que vous lui avez dit que ses trois pneus peints en blanc empilés dans le jardin pour servir de massif à pétunias n'était pas du meilleur goût.



    La carte vistaprint. Vistaprint est un service qui, moyennant le paiement des frais de transport, vous imprime des cartes de voeux. Le seul problème, lorsque vous en recevez une, est ce qu'il y a écrit juste en dessous des voeux de la personne: « cette carte a été réalisé gratuitement par Vistaprint », ce qui casse un peu le mythe quand même.


     

    Matthieu


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    • Les mange-disques 

    • La dictée magique

    • l'apparition du CD

    • les dessins animés (Les mystérieuses cités d'or, les mondes engloutis)

    • les après-midi chez mon arrière grand-mère

    • les colonies de vacance à la con dans lesquelles mes parents m'envoyaient

    • les albums de coloriages avec les barbapapa

    • Julie Piéti, Désireless, Eric Blanc, Jean-Jacques Goldman, Patrick Bruel, Jean-Luc lahaye, Marc Lavoine, Mylène Farmer, Jeanne Mas, Culure Club et tout les autres

    • RMC (qui était la seule station que ma mère écoutait)

    • la chute du mur de Berlin

    • Bibi et son célèbre « tout doucement »

    • l'absence de télé au domicile familial

    • les boules de chewing-gum à 10 centimes de francs
    • mon premier vélo de course et ma première séance atroce chez le dentiste suite à une chute
    • Florian, Mickaël, Fanny, Antoine...

    • Cyndi Loper, girl just want...

    • Les Big Jim

    • Mon entrée en 6è

    • Sabrina et sa poitrine démesurée qui chantait Boys Boys Boys dans une piscine (mais où est-ce que j'ai pu la voir ?)

    • Les autodictées en CE2

    • Les centres aérés de merde, dans lesquels il n'y avait quasiment aucune activité (juré !)

    • David, un beau mec charismatique du centre aéré

    • la guitare

    • le solfège

    • la naissance de ma plus petite soeur (l'autre je m'en souviens pas - de la naissance, pas de ma soeur)

    • La chanson « Ethiopie »

    • La chanson « Arménie »

    • Karen Cheryl, dont j'étais amoureux

    • Les fables de La Fontaine


    Matthieu


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  • L'extraordinaire chaîne de télé Europe 2 TV diffuse tous les soirs plusieurs épisodes d'un programme de téléréalité venu des Etats-Unis, un programme dans lequel il est permis de tout dire (d'autant plus que les personnes sont doublées, donc on entend le mot couvert par un bip en VO) et surtout du mal des autres.

    Je vous situe le truc : un être, garçon ou fille, va rencontrer 5 autres êtres (garçons ou filles) et tenter de rencontrer l'être idéal. Mais à chaque instant, il peut renvoyer la personne qu'il a en face de lui en disant " Next ". L'amoureux délaissé retournera retrouver les autres dans le bus, non sans avoir lâché un commentaire qui va de " salope " à " de toutes façons avec ta gueule tu trouveras personne ". Pendant ce temps, les autres patientent dans le bus, en échangeant des propos philosophiques (t'as couché avec combien de mecs différents ? Tu as un collier de perles hi hi etc...). A un moment, celui qui doit choisir peut dire à un candidat : " ça fait X minutes qu'on est ensemble, soit tu acceptes un deuxième rendez-vous avec moi, soit tu pars avec X dollars (un dollar par minute). Et voir un type dire " t'es bien gentil, mais t'as des goûts de chiotte, je prends le fric " est assez amusant

    Bon, alors pour choisir le partenaire idéal, il est nécessaire de lui faire faire ce que l'on aime. Du coup, on a vu un mec obligé de grimper à un mât, il a échoué, ce qui a fait dire à celui qui l'a renvoyé : " si tu n'arrives pas à escalader ce mât, comment tu vas pouvoir grimper au mien ? ".  Oui, c'est délicat.

    Il y avait aussi un mec qui recherchait une fille très mince. Une pas très mince est arrivée, il l'a regardée comme si c'était une BBW, alors que la pauvre fille devait faire du 36 (maximum). Il l'a saluée, lui a demandé de se tourner, et lui a dit " tu es dans la bonne direction pour retourner dans le bus, t'es trop grosse, next ! "

    Un autre type, avec une tête d'irlandais (ce qui lui a été reproché par toutes les prétendantes féminines) a vu arriver une fille, ne lui a même pas dit bonjour avant de lui déclarer : " c'est pas des seins que t'as, c'est des mamelles de vache ! "

    Outre que je suis resté un grand enfant, il y a une autre raison pour laquelle ce truc m'amuse : on peut tout y dire. De " t'es gentil mais les noirs c'est pas mon truc " à " j'aime pas les mecs à voile et à vapeur " en passant par " j'aime les filles minces, c'est pas pour voir des tonneaux ". Rien ne semble policé.

    Bon, j'ai des goûts télévisuels de chiotte, on est d'accord, et en plus, prochainement, je vous parlerai de l'émission où les candidats sont soumis, à leur insu, à un détecteur de mensonge. Puis aussi de la chaîne érotique. 

    Matthieu


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    C'est parti pour un grand moment de poésie, avec l'explication de texte d'une chanson de Francis Cabrel: l'encre de tes yeux...


    Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux

    Effectivement. Et nous allons bientôt découvrir pourquoi. Mais pour l'instant, laissons l'intensité dramatique monter peu à peu.


    Puisqu'on est fou, puisqu'on est seul

    Enfin, sur les deux, y'en a essentiellement un de fou. Vous allez voir.


    Puisqu'ils sont si nombreux
    Même la morale parle pour eux

    Effectivement. Parce que la zoophilie, c'est mal.


    J'aimerais quand même te dire
    Tout ce que j'ai pu écrire
    Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux

    L'encre de tes yeux... Voilà la clé de cette chanson... L'énigme est enfin résolue. Cette phrase semble ne rien vouloir dire, puisque que personne n'a d'encre dans les yeux. Personne, sauf... Et oui ! Francis Cabrel, à une époque, était tombé fou amoureux d'un poulpe. Oui, l'encre de ses yeux...

    Poulpe qui, quelquefois, lui balançait des jets d'encre, ce que Cabrel prenait pour des signes d'amour.

    Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes
    La première fois que j'ai entendu cette chanson, j'ai compris "je n'avais pas vu que tu portais des chiennes". Et ça m'avait surpris, de me rendre compte que Francis Cabrel n'avait pas remarqué que l'autre se trimbalait avec des caniches au bout des bras. Mais non. C'est moi qui avait mal compris.

    Et puis, ce ne sont pas des chaînes... Ce sont des tentacules ! Mais Cabrel avait du mal ensuite pour la rime : " je n'avais pas vu que tu portais des tentacules ", c'est pas évident pour la phrase d'après... Parce que à part "recule"...


    A trop vouloir te regarder
    J'en oubliais les miennes

    Puis niquer un poulpe, c'est bien parce que quand il te caresse, t'as l'impression qu'ils sont plusieurs. Du coup, on pouvait entendre Cabrel murmurer " oh mais ma parole, vous êtes combien ? " lors de sa relation enflammée avec le mollusque.


    On rêvait de Venise et de liberté

    Et oui. Cabrel rêvait d'emmener son poulpe à Venise, passer un week-end en amoureux. Malheureusement, le pauvre poulpe a fini en beignets...


    J'aimerais quand même te dire
    Tout ce que j'ai pu écrire
    C'est ton sourire qui me l'a dicté

    Ah oui... le fameux sourire du poulpe...


    Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
    Tu viendras toujours du côté
    Où le soleil se lève

    Oui, il faut le savoir, le pauvre poulpe, qui vient toujours de l'est (ça ressemble à un dicton : le poulpe vient toujours de l'est) est à l'inverse de Francis Cabrel qui lui, est complètement à l'ouest.


    Et si malgré ça j'arrive à t'oublier
    J'aimerais quand même te dire
    Tout ce que j'ai pu écrire
    Aura longtemps le parfum des regrets

    Oui, le parfum des regrets, certes, mais le parfum de la marée, sûrement ! Ca me rappelle une copine... enfin bon, c'est autre chose.


    Matthieu


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