• Ainsi, Nicolas Sarkozy s'affiche désormais avec Carla Bruni. Au moment où les rumeurs sur la liaison du Président avec Laurence Ferrari s'amplifiaient, puisque des journaux européens en parlaient, voilà que Carla Bruni sort du chapeau présidentiel, comme un lapin tiré lors d'un tour de magie. Bénéfice : total. Pour Carla Bruni, qui refait un peu parler d'elle et qui n'en est pas à une relation près (cette fille est l'équivalent humain d'un passage à niveau un jour de grève : tout le monde y est passé dessus, sauf le train) et pour Nicolas Sarkozy, qui affiche une bluette avec une gourdasse, et pendant ce temps là, personne ne parle du reste.

    Le pire, dans tout ça, c'est l'endroit où ils ont fait leur première apparition officielle : à Eurodisney, pour la parade de Noël. Vous vous rendez-compte ? Voilà un type qui est Président de la République, et qui, pour se promener avec sa nouvelle conquête, choisit la parade de Noël d'Eurodisney...

    - Chérie, dimanche, on sort

    - Ah bon ? tu m'emmènes où ? Dans un yacht au large de Malte ? Dans une résidence aux Etats-Unis les pieds dans l'eau ?

    - Non non, on ira à la parade de Noël à Eurodisney ! T'es contente ?

    - Ah ouai, super...


    Le romantisme du truc... Des mecs parlent à des femmes d'absolu, d'éternité, leur promettent les étoiles du ciel où les plages du bout du monde, et lui, tout ce qu'il propose à sa meuf, c'est la parade de Noël d'Eurodisney... Et pourquoi pas une soirée au Macumba club de Garges-les-Gonèsse le soir où Loana viendra s'y produire ? Ou une soirée au spectacle " Age tendre et tête de bois " avec Michèle Torr et Adamo ?

    C'est marrant comme cette sortie dominicale a un côté " manque de classe ". Parce que Nicolas Sarkozy est un homme très intelligent (bon, ça lui a pas beaucoup servi le soir du débat avec Ségolène Royal, parce que la pauvre fille, on lui aurait foutu un bégonia en face, elle aurait quand même été moins bonne) mais qui manque de classe, et qui préfère le clinquant au bon goût. Et là, non seulement c'est pas très classe, mais c'est même limite prolo. Ils voulaient être vus ? Soit. Mais n'y a-t-il pas d'autre lieu, dans notre beau pays de France, où l'on peut être vu ?

    Non, définitivement, pour un homme qui aime les rolex et tout ce qui brille, la parade de Noël de Eurodisney, c'est un peu naze...

    Matthieu


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  • Scènes vécues:

    - Bonjour papa !
    - Bonjour mon fils
    - Tu as l'air fatigué dis-donc...
    - C'est vrai ? tu dis pas ça pour me faire plaisir ? TU ENTENDS PUPUCE ! IL DIT QUE J'AI L'AIR FATIGUE ! TU VOIS ! Je vais prendre ma tension tiens... oui, elle m'a acheté un appareil portatif pour prendre sa tension. J'en ai besoin, j'ai fait de l'hypertension tu sais.
    ...
    - Alors ? Tu as combien ?
    - 12/8
    - Ah  ben tu vois, c'est super !
    - ... (l'air boudeur)

    ***


    - Bon allez maman on part maintenant
    - Encore une pièce
    - Non, tu as assez joué, ça fait 4 heures qu'on est dans ce casino, et il te reste plus que ce fond de pot
    - Oui mais là, je sens que je vais gagner ! Encore 10 pièces et après on s'en va
    - Mais non je vais être en retard
    - Bon alors que 5 pièces !
    - OK mais après on y va

    ***


    - Bonjour Papy !
    - Tiens, bonjour Matthieu, tu vas bien ?
    - Oui et toi ?
    - Non j'ai pas froid, pourquoi tu me demandes ça ?
    - Non je disais BIEN ET TOI ?
    - Ah oui, bien aussi... Comme un jeune
    - Tu étais en train de regarder la télé ?
    - Non, je regarde pas de DVD, le graveur est en panne.
    - Non, je disais TU REGARDAIS LA TELE ?
    - Oui, je regardais un reportage sur le prix des légumes
    - Ah oui, c'est de la folie comment c'est cher
    - Ta mère ? Qu'est-ce qui se passe avec ta mère ?

    ***


    (le matin)
    - Mais non, je te le dis Nicolas, elle a personne. OK, elle veut faire un break Marjolaine, mais elle a personne. Tu la connais hein ! Elle aurait pas prit quelqu'un avant que le divorce ne soit prononcé. Bon, OK, je peux pas te garantir que c'est impossible, mais ça me percerait un second trou du cul qu'elle soit avec quelqu'un.
    - Ouai, tu dois avoir raison, puis c'est ce que tout le monde me dit
    (l'après-midi, au café)
    - Salut Marjolaine !
    - Salut Matthieu ! Je suis contente que tu ais pu venir, je veux te présenter un ami
    - ...

    Matthieu

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  • Y'a tant de vagues et de fumée, qu'on arrive plus à distinguer

    Si un jour ce message devait être posté, c'est que je m'en serais allé rejoindre un autre monde.
    D'aucun le disent meilleur. Je ne sais pas encore, n'ayant pas eu l'occasion de m'y trouver récemment. Les dernières fois que je l'avais abordé, ça avait été pour de brèves périodes, avant que je n'en revienne. Et oui.

    Le blanc du noir, et l'énergie du désespoir

    Certains diront "il ne souffre plus", d'autres "il est mieux là où il est", d'autres encore "il est parti"... Quel que soit le nom que l'on donne à ce départ, le résultat est le même: je ne suis plus là.

    De là où je serai quand ce message sera posté, je pourrai peut-être vous voir. Peut-être que, peut-être pas. Je l'ignore. Mais j'ai toujours voulu pensé que non.

    Le téléphone pourra sonner, il n'y aura plus d'abonné, et plus d'idée

    Mais je voudrais quand même laisser un dernier truc: j'ai beaucoup aimé les blogs que j'ai fréquenté. Et quand il y en avait que je n'appréciait pas, je n'y allais pas.

    Il y a des blogs qui m'ont émus (coucou Abs et Yael), d'autres que j'ai adoré (coucou Yael), il y en a sur lesquels je n'ai pas compris toutes les notes (coucou Abs), il y en a où je me suis beaucoup amusé (coucou Manu, Pierrix, Stockholm... et tous ceux que j'oublie), et il y a Saru qui n'avait pas de blog mais qui m'a beaucoup fait rire dans ses messages.

    Que le silence pour respirer
    Recommencer là où le monde a commencé


    Alors voilà, ce message écrit d'avance doit se terminer, et avec lui, le reste.

    Matthieu

    PS: bien évidemment, je reviens de ma visite annuelle dans ma famille la semaine prochaine !!! A samedi prochain donc !

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  •  

    Il y a des livres qui sont tout simplement énorme. Pas physiquement, on ne parle pas de Guy Carlier, non, des livres qui, en racontant une histoire et sans avoir l'air d'y toucher, montrent des choses auxquelles on n'avait pas pensé.

    Les cafards n'ont pas de roi raconte l'histoire d'une colonie de cafard qui vit dans l'appartement de Ira, un juif trentenaire. Tout se passe bien pendant que la compagne d'Ira, une gitane, est là: elle est bordélique, laisse traîner de la nourriture partout et fait le bonheur et la prospérité de la colonie de carfards. Malheureusement, la gitane part et laisse la place à une juive méticuleuse et ordonnée, qui va commencer à tout ranger dans des tuperwares, inaccessibles mais transparents...

    Toute l'histoire est racontée du point de vue de Nombre, un cafard (forcément) né dans la bible (d'où son nom). Chacun des cafards est né dans la bibliothèque et chacun se retrouve avec un nom célèbre, ce qui donne lieu à des scènes d'une ironie énorme (le jour où Ira mange par erreur une amie de Nombre qui s'était réfugiée dans la boîte de corn flakes, amie qui s'appelait Rosa Luxembourg et qui donnera à Nombre l'occasion de crier « on a assassiné Rosa Luxembourg » avec un développement sur l'égoïsme...), mais aussi des scènes très travaillée (l'histoire avec les blattes américaines, plus grosse que la colonie de Nombre, ou la scène de l'égoût).



    Le livre est vraiment bien écrit, à chaque nouvelle lecture, on aperçoit des choses qu'on avait complètement zappé précédemment, et le nom des cafards lie leur destinée. Le tout truffé de références bibliques (la scène des cafards adorant le cavalier du jeu d'échec comme le nouveau veau d'or est phénoménale, de même que la traversée de la salle à manger, tels les israélites guidés par Moïse) et juives.



    Une description de la société humaine du point de vue de cafards, ça peut paraître bizarre, au final c'est décapant. Mais pour de vrai. Pas décapant comme il est dit dans le journal de Claire Chazal à propos de Mimy Matty et de son personnage de Joséphine Ange gardien, consensuel et conventionnellement moralisateur. Non, décapant avec du vrai humour et des vrais morceaux d'ironie dedans. Et un livre pas prétentieux pour un brin.



    Et puis, parce que les cafards ne sont pas aussi con que ce que l'on croit lorsqu'on laisse des motels à cafard sur son frigo (en fait, des boîtes en carton pleines de glu), le vainqueur ne sera pas celui qui aurait dû logiquement gagné. Oui, à la fin, Nombre gagne... Enfin, gagne... C'est encore l'un des paradoxes du livre. Il finit par gagner contre Ira, d'une façon étonnante et dégoûtante, mais seulement après que la colonie eut été décimée...



    Un livre que, personnellement, je classe dans mon top 10.



    Matthieu


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    A chaque âge sa question existentielle; pour les petits enfants, savoir s'ils vont être abandonnés ou pas. Pour les vieux, savoir s'ils vont mourir prochainement ou pas. Un peu avant, savoir si on a réussi sa vie ou pas. Encore avant, savoir si on va réussir sa vie ou pas.


    A l'âge de 14-15 ans, j'avais une grande question existentielle; un truc dont j'aurais adoré connaître la réponse, parce que, à l'époque, rien d'autre n'avait d'importance pour moi; ma question était: vaut-il mieux avoir une grosse bite ou sortir avec des filles ? Parce que je n'avais ni l'un ni l'autre: ni une grosse queue avec des poils autour (pour la taille, je tiens d'ailleurs à remercier dame nature qui, sans doute pour compenser des errements qui l'ont conduit à m'attribuer un sexe digne de ce nom de manière tardive, m'a pourvu d'un membre démesuré que d'aucun prennent pour une massue, une batte de base-ball voire même un gourdin) ni une copine pour embrasser devant les autres.


    Des poils sous les bras... Une vie adolescente résumée par une irrésistible envie et un besoin tout aussi urgent d'avoir des poils sous les bras...


    Quand j'étais adolescent (pas boutonneux, et heureusement, les rares fois où j'ai eu un bouton d'acnée sur le visage, mon père hurlait au dégoût, me disait que ça le répugnait de manger à côté de moi et voulait m'enduire d'une espèce de pommade immonde qui séchait avec le temps), mon rêve, ça aurait été d'être un autre. Antoine, T. (dont j'ai appris un peu plus tard qu'il était, lui et ses frères, cogné par son père chirurgien), Sylvain, Bertrand, Jean-Baptiste, Xavier, Nicolas, ou Olivier. Mais ma préférence de changement de personne immédiat et irrémédiable allait quand même vers Olivier. Quand j'avais 15 ans, j'avais un rêve: être Olivier.


    Certains rêvent de devenir pilote de formule 1, chirurgiens, vétérinaires, avocats, tueurs en série, moi, je rêvais simplement d'être Olivier. Pour avoir des abdos qu'on voit, une copine, de l'assurance, et des poils sous les bras. Parce que c'était vachement important ça. Ca montrait pleins de choses (que je n'ai pas besoin d'énumérer ici, n'importe quel ouvrage sur les changements apportés par la puberté suffiront à vous faire comprendre de quoi je parle, et je ne parle pas uniquement d'éjaculation, merci de ne pas réduire ma personnalité adolescente à un jet de liquide blanc). Olivier...


    Du coup, quand Olivier s'est marié (il y a un an ou deux), ça m'a déchiré le coeur. Non. En fait, pas déchiré le coeur comme si j'étais triste qu'il m'échappe. Déchiré le coeur comme si un autre truc de ma jeunesse s'envolait définitivement.


    Et aujourd'hui encore, quand je me sens en position d'infériorité, quand je me sens dans une situation que je ne peux pas maîtriser, j'ai l'impression de ne pas avoir de poils sous les bras, et de rêver d'être Olivier.


    Matthieu


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