• TOP 10: Les cafard n'ont pas de roi – Daniel Evan Weiss

     

    Il y a des livres qui sont tout simplement énorme. Pas physiquement, on ne parle pas de Guy Carlier, non, des livres qui, en racontant une histoire et sans avoir l'air d'y toucher, montrent des choses auxquelles on n'avait pas pensé.

    Les cafards n'ont pas de roi raconte l'histoire d'une colonie de cafard qui vit dans l'appartement de Ira, un juif trentenaire. Tout se passe bien pendant que la compagne d'Ira, une gitane, est là: elle est bordélique, laisse traîner de la nourriture partout et fait le bonheur et la prospérité de la colonie de carfards. Malheureusement, la gitane part et laisse la place à une juive méticuleuse et ordonnée, qui va commencer à tout ranger dans des tuperwares, inaccessibles mais transparents...

    Toute l'histoire est racontée du point de vue de Nombre, un cafard (forcément) né dans la bible (d'où son nom). Chacun des cafards est né dans la bibliothèque et chacun se retrouve avec un nom célèbre, ce qui donne lieu à des scènes d'une ironie énorme (le jour où Ira mange par erreur une amie de Nombre qui s'était réfugiée dans la boîte de corn flakes, amie qui s'appelait Rosa Luxembourg et qui donnera à Nombre l'occasion de crier « on a assassiné Rosa Luxembourg » avec un développement sur l'égoïsme...), mais aussi des scènes très travaillée (l'histoire avec les blattes américaines, plus grosse que la colonie de Nombre, ou la scène de l'égoût).



    Le livre est vraiment bien écrit, à chaque nouvelle lecture, on aperçoit des choses qu'on avait complètement zappé précédemment, et le nom des cafards lie leur destinée. Le tout truffé de références bibliques (la scène des cafards adorant le cavalier du jeu d'échec comme le nouveau veau d'or est phénoménale, de même que la traversée de la salle à manger, tels les israélites guidés par Moïse) et juives.



    Une description de la société humaine du point de vue de cafards, ça peut paraître bizarre, au final c'est décapant. Mais pour de vrai. Pas décapant comme il est dit dans le journal de Claire Chazal à propos de Mimy Matty et de son personnage de Joséphine Ange gardien, consensuel et conventionnellement moralisateur. Non, décapant avec du vrai humour et des vrais morceaux d'ironie dedans. Et un livre pas prétentieux pour un brin.



    Et puis, parce que les cafards ne sont pas aussi con que ce que l'on croit lorsqu'on laisse des motels à cafard sur son frigo (en fait, des boîtes en carton pleines de glu), le vainqueur ne sera pas celui qui aurait dû logiquement gagné. Oui, à la fin, Nombre gagne... Enfin, gagne... C'est encore l'un des paradoxes du livre. Il finit par gagner contre Ira, d'une façon étonnante et dégoûtante, mais seulement après que la colonie eut été décimée...



    Un livre que, personnellement, je classe dans mon top 10.



    Matthieu


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  • Commentaires

    1
    Yael
    Jeudi 6 Décembre 2007 à 16:09
    Tres envie de lire ce bouquin.

    (les cafards souffrent aussi)
    2
    Jeudi 6 Décembre 2007 à 16:45
    C'est chez quel éditeur ? Parce que là ça donne envie....
    3
    Abs
    Jeudi 6 Décembre 2007 à 20:26
    oui en plus y a des meres juives dedans. Tout pour plaire.
    4
    Jeudi 6 Décembre 2007 à 22:29
    Yael > Je suîs sûr que ça te plairait en plus (ouai, les cafards souffrent).

    Zéro > Mon exemplaire est folio poche

    Abs > Une mère juive et une fille juive... T'imagines ? Deux pour le prix d'une ! que de souffrances !
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