• Des cousins éloignés – Grandir (Gilles Leroy)

    Dans cette rubrique, je vais parler des livres que j'ai aimé ou détesté. 
    Aujourd'hui, un livre que j'ai beaucoup aimé: Grandir, de Gilles Leroy
     

    Il est des livres comme des restaurants: vous avez les trucs super connus, où vous savez que vous boufferez bien, que vous boirez bien, mais que vous aller payer la peau du cul. Les livres de Houllebecq. Vous avez des restaurants attrayant, avec pleins de couleurs, des serveuses mamairement surdimmensionnées, mais où vous bouffez de la merde pour le même prix que vous avez payé le restaurant évoqué ci-dessus. Bernard Werber. Evidemment.


    Et puis, de temps en temps, par hasard, vous tomber sur un petit restaurant, sans prétention, qui se révèle excellent, avec des gens sympa, simples et vrais et une bonne bouffe arrosée d'un pinard par hyper connu mais assez bien, finalement.C'est le cas de Grandir, de Gilles Leroy. Bon, il est fort possible que tout le monde le connaisse, auquel cas il s'agit d'un restaurant que je n'avais simplement jamais remarqué alors qu'il trônait là, mais bon... j'avais jamais entendu parler.


    Will a 14 ans. Il est coincé entre sa mère trop belle et son père trop jeune. Tous les trois se rendent à au mariage d'un cousin (alors là, par contre, faudra s'accrocher, parce qu'on rentre quand même dans la famille tuyau de poêle). A la campagne. Enfin, chez des ouvriers.

    Le type qui se marie est en fait le fils de la cousine de la mère de Will. La cousine, qui a deux frères, deux jumeaux, dont un est mort. Il ne reste plus qu'un jumeau, bon, avec sa femme à moitié barge, leurs deux enfants, et la fameuse cousine. Une femme petite. Physiquement aussi. Une femme à l'image de cette bande d'ouvriers d'une cristallerie. Mesquine. Jalouse. Ratée.


    Parce qu'il n'y a pas les bourgeois provinciaux de Mauriac qui étouffent dans le vase clos de leur milieu. Les ouvriers aussi. Et c'est peut-être ça l'une des principales erreurs du communisme: avoir pu croire que les ouvriers étaient forcément des gens mieux que les autres.


    Tous ces braves gens se retrouvent de nouveau réunis des années plus tard, quand on marrie le second fils de la cousine Inès. Sept ans plus tard. Tout a changé: les parents de Will ne sont plus ensembles (son père est mort, sa mère va mourir), la crise a frappé la cristallerie, et les fastes (relatifs) du premier mariage sont bien loins. Ce qui ravive d'autant la jalousie des ces petites gens envers la mère de Will, femme de la ville, de Paris, qui est belle. Qui est restée belle malgré ses cancers, ses rechutes et ses chimios. Ce qui enrage toutes celles qui sont moches, flétries, vieilles... Toutes celles qui, comme disait Brel, voudraient bien avoir l'air mais n'ont pas l'air du tout.


    Un livre avec pas mal d'émotion (mais pas des trucs à la con où on pleure quand la mère meurt seule abandonnée comme un chien qu'on laisserait crever, puisque c'est pas du tout le cas), des moments assez cocasses, mais où on sait finalement pas trop si on doit en rire ou en pleurer, et puis, surtout, un apprentissage. De Will.


    Comme d'habitude dans les livres que je trouve excellents, il y a un truc sur lequel j'ai pas du tout accroché, c'est les passages situés entre <> (au fait, si quelqu'un peut me dire comment s'appelle ce signe typographique)... Ils sont nombreux, mais leur intérêt est plus que limité. Mais un bon livre quand même.


    Un deux étoiles quoi...


    Matthieu


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 9 Septembre 2007 à 10:49
    Tu n'as pas mis de chat box, donc je me permets de te laisser un petit com' pour t'encourager dans la poursuite de ton blog, il m'a l'air fort prometteur !

    Peut etre remonter un peu tes rubriques qui sont quand même un peu trop en bas de page :)

    Bizouilles
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