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    Yvan est le prénom du jeune garçon ukrainien qui a sauté de sa fenêtre lorsque des policiers sont venus le conduire, lui et ses parents, en centre de rétention administrative pour les renvoyer chez eux, ses parents vivants en France sans titre de séjour. Yvan a décidé de jouer à Mike Brant quand des policiers sont entrés dans l'appartement de ses parents, pour leur échapper...


    Dans quel pays vivons-nous ? Dans quel pays normal les enfants de 12 ans ont tellement peur des policiers que, sans avoir commis aucun délit, ils préfèrent tenter d'échapper à la police en sautant du 4ème étage plutôt que de devoir affronter la police ?


    Aux dernières nouvelles, Yvan est toujours à l'hôpital. Yvan est en rééducation, et personne ne sait s'il récupèrera un jour la totalité de ses facultés. Yvan était l'un des meilleurs élèves de sa classe. Bon, comme dit le poète, cela ne change rien à l'affaire, aurait-il été un cancre paresseux qu'il n'aurait pas plus mérité ce qui lui arrive.


    Grâce à Yvan, la présidence de la république (avec un petit « r » pour le coup) a annoncé que ses parents allaient obtenir un titre de séjour. Le prix du sang ? La rançon de la honte ? Qu'est-ce que ça veut dire exactement, donner des papiers à des gens parce que leur fils a failli mourir ?


    Soit la règle est juste et elle s'applique à tout le monde, soit la règle est injuste et ne doit pas s'appliquer. Si les gouvernants sont persuadés du bien fondé des reconduites aux frontières (qui sont toujours un double drame individuel, le départ des pays d'origines pour la France étant toujours des déchirures) alors qu'ils fassent reconduire les parents d'Yvan dans leur pays, et qu'on leur renvoie Yvan une fois guérie. Dura lex, sed lex. La loi est dure, mais c'est la loi.


    Soit les reconduites aux frontières sont des choses iniques et dépourvues d'éthiques, et à ce moment-là, on n'en fait plus.


    Michel Rocard avait dit: « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde... » Personne n'a retenu la suite de sa phrase « mais elle doit prendre sa part »...


    Que pourra-t-on dire à Yvan et à ses parents lorsqu'il leur sera rendu après l'hôpital ? Quels mots pourra-t-on trouver pour dire à ces parents que ce qui s'est passé est horrible ? Quels termes pour soulager la conscience de ceux qui ordonnent d'aller chercher des familles pour les renvoyer dans un pays qu'ils ont fuit pour d'excellentes raison ? (je pense qu'on ne lâche pas son pays de gaîté de coeur pour partir vers l'inconnu).


    J'ai trouvé. Une fois Yvan sorti de l'hôpital, on le remettra à ses parents, et on leur dira « Bienvenus en France »...


    Matthieu


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    Comme ça arrive, mon modem s'est subitement mis à ne plus se synchroniser, raison pour laquelle je n'avais plus internet depuis jeudi. Muni de mon téléphone et portant mon courage pour armure, je téléphone au service technique... Là, je suis supris, un type me répond très rapidement... Mais alors...


    Ce pauvre garçon est bègue. Il accroche les C et les T. Malheureusement pour lui, mon nom de famille commence par un C., et les services de tous types ont la fâcheuse tendance à appeler leurs clients par leur nom à toutes les phrases, du style « oui, monsieur C., est-ce que ça a déjà fonctionné ? » ou « pouvez-vous réinitialiser votre modem monsieur C. ? »


    Pour ne pas accabler ce type, je suis resté gentil et tout. Il teste ma ligne pendant au moins 2 minutes, sans dire un mot. Du coup, à un moment, j'ai craint pour sa vie, alors j'ai dit «  vous êtes toujours là ? ». Agacé, il me répond: « un moment s'il vous plaît monsieur c, c, C., je teste votre ligne »... Puis il me demande si je suis raccordé en USB ou en câble ethernet. Je lui réponds « câble ethernet ». Là, il dit rien pendant 30 secondes, puis il s'énerve: « Vous ne m'avez pas répondu monsieur c, c, C., vous êtes en USB ou en ethernet ? »

    Ben si je t'ai répondu ducon, t'avais qu'à écouter. T'es bègue mais t'es pas sourd bordel ! (je déteste qu'on m'agresse au téléphone).


    Arrivé à ce moment de la discussion, se passe un truc incroyable: il se présente !!! « bonjour, je suis Nordine, c'est moi qui vais m'occuper de votre dossier »... Et ben... On n'a pas le cul sorti des ronces mon pauvre Nordine.


    En plus, quand il butait sur un mot, je ne l'aidais pas. J'ai pris la décision de ne plus jamais de ma vie aider un bègue après un truc qui m'étais arrivé, alors que je me trouvais avec ma mère, dans un garage.

    Le garagiste était bègue. Mais bègue de chez bègue. C'est à dire qu'il accrochait tous les mots, pas juste les C et les T. Ma mère, agacée, l'aidait. Mais elle n'y connait rien en voiture. Au début, ça semblait marcher:

    « C'est peut-être un problème de liquide de ref... ref... »

    Ma mère:

    « refroidissement ? »

    « oui, voilà ».

    Mais à un moment, c'est parti complètement en couille; le garagiste:

    « S'il n'y a plus d'huile, ça sssss.... sssss.... »

    Ma mère:

    « ça siffle ? »

    « Nooooooooon, ça sss'allume ! »


    Et moi de m'imaginer cette pauvre voiture se foutre à siffler la marseillaise parce que l'huile manquait, j'en pouvais plus. Le fou rire. Et j'étais super gêné en plus.... Horrible. Parce que le garagiste savait bien pourquoi je riais...


    Donc, je n'aide jamais les bègues, et je ne téléphonerai plus jamais à Nordine.


    Matthieu


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  •  Toujours les sélections de Tout le monde veut prendre sa place...


    (suite de ici)


    C'est donc la lesbienne qui attaque : « Quel geste quotidien faites-vous pour l'environnement ? » Euh... Je roule en diesel sans pot cathalitique. Non, je déconne, j'ai juste répondu que je coupais l'eau quand je me savonnais et quand je me brossais les dents. Des trucs normaux quoi. Mais voilà-t-il pas que la lesbienne et Ségolène Royal se mettent à pousser des hurlements, telles des Bernadette Soubirou apercevant la vierge: « c'est super, c'est bien ». Je me suis senti obligé de réfréner leurs ardeurs, de leur dire que c'était pas grand chose, mais elles n'ont pas voulu en démordre: j'étais un héros des temps modernes, le Jean Moulin de l'économie d'eau, le libérateur de la bonne pensée écologique.


    Ensuite, j'ai pu sortir et discuter un peu avec les autres...


    Le test et la question, ça nous a prit 12 minutes au total. Des mecs ont roulé 4 heures pour venir. Les deux grosses ne sont pas venues de loin, et puis, elles avaient fait les sélections de Motus, et c'était bien mais trop rapide.


    Oui, parce qu'il faut savoir qu'il y a des chasseurs de castings, des mecs qui en font pleins. Ainsi, on a pu discuter avec un monsieur qui a assuré avec dédain ne JAMAIS regarder TF1, et quand je lui ai fait remarquer que les émissions de Nagui ne sont ni mieux ni pires que celles de TF1, il a répondu qu'il ne pouvait pas savoir, puisqu'il ne regardait jamais TF1. Je crois que je devrais suivre ses précepts, parce qu'un mec qui porte des chaussures rouges avec un costume beige ne peut qu'avoir raison. Ce mec donc avait participé à un vieux jeu de Nagui, et un autre avait participé à « la cible ».


    Bon, alors les autres ont eu droit à des questions aussi connes que la mienne: Quel horaire de la journée préférez-vous ? De quel personnage de fiction vous sentez-vous proche ? Je suis nagui (là, en plus, c'est la lesbienne qui parle, ça devient freudien), que me dites-vous ? Qu'avez-vous réussi de mieux dans votre vie ? Qui appelez-vous le plus souvent dans la journée ? Qui détestez-vous ?


    La connasse Gina est venue nous annoncer qu'il fallait attendre 40 minutes pour avoir les résultats... 40 minutes, le temps d'aller boire un café ailleurs, puisqu'en plus de l'accueil déplorable, il n'y avait rien à boire. 40 minutes plus tard, mine de rien, ça nous porte à 16 heures 20. 16h20, soit deux heures après le début. En sachant que pour les heureux sélectionnés, il reste encore deux épreuves.


    Gina nous réunit dans un couloir (autant elle accorde énormément d'importance à son Auguste personne, autant les pauvres merdes que nous sommes ne méritent pas mieux qu'un morceau de couloir) et annonce le nom des retenus... Et là... J'ai découvert que la culture se mesurait au tour de poitrine et à la particularité physique:

    Toutes les femmes minces avec des gros seins ont réussi (comme quoi...), et les gens avec une particularité physique non repoussante aussi: un monsieur avec d'énormes favoris, un jeune qui se la pétait gothique (un gothique dans un jeu télé... et pourquoi pas un candidat à la star ac avec un T-shirt Che Guevara ?).


    Le gros monsieur n'a pas été retenu, les gens très grands non plus, pas davantage que ceux de moins d'1 m 70, les grosses dames sont retournées regarder la télé d'un oeil plein d'envie, j'ai aussi été non retenu (alors je précise tout de suite, je n'ai aucune tare physique, quand même !!!), et je suis parti... content.

    En fait, plutôt soulagé. Parce que autant ça m'a amusé de répondre aux questions, autant passer deux heures pour 10 minutes de casting, je me sentais pas de continuer deux fois ça. Je continuerai à regarder ce jeu, mais au moins maintenant, je sais pourquoi j'arrive à répondre aux questions alors que les candidats sèchent lamentablement. Parce qu'il ne s'agit pas de sélections pour un jeu, mais d'un casting.


    Matthieu


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  • Dans l'espoir de devenir une star mondiale Pour participer au jeu de France 2 « tout le monde veut prendre sa place », il faut passer des sélections. Comme le jeu semble amusant, je me suis inscrit aux sélections. Et j'y ai été. Et franchement, j'ai pas été déçu...


    La convocation précisait qu'il fallait être à l'hôtel à 14 heures (oui, ça se passait dans un hôtel), avec fermeture des portes à 14h15... Strict quoi. Du coup, je me pointe avec trois quart d'heures d'avance, une dizaine de personnes sont déjà là. Un gros monsieur (mais très gros), deux grosses dames (la mère et la fille ?) qui semblent avoir revêtu leurs plus beaux habits pour une sortie à la ville, un type qui a fait 380 bornes pour venir, puis moi... Bref, des gens.


    Peu à peu, d'autres personnes arrivent. A 14 heures, nous apprenons que suite à un retard, les choses ne commenceront qu'à 14 h 20... Bon...

    A 14 heures 20, un type moulé dans un T shirt vert fluo accompagné d'un autre type plus insignifiant qu'insignifiant nous fait entrer par petits groupes. Là, une espèce de lesbienne qui a une tête à assurer le service d'ordre de la lesbienne praide allemande nous installe. Une fois tous installés, la lesbienne laisse sa place à une petite à grande gueule qui se présente comme étant « Gina, la responsable du casting ».


    Gina pue. Elle pue la médiocrité d'une provinciale montée à Paris et qui renie sa Sarthe natale. Oui, elle doit être de la Sarthe, elle a une tête de mangeuse de rillettes. Elle s'adresse à nous comme si nous étions en quatrième. Pour commencer, elle va distribuer le questionnaire de culture générale. 50 questions, 7 minutes pour répondre. Et il faut cacher le questionnaire sous notre pochette (on a tous un support rigide pour pouvoir écrire) tant que tout le monde n'a pas eu le questionnaire. Et gare au malheureux qui, rongé par le démon de la curiosité, jette un coup d'oeil. La terrible Gina le rappelle à l'ordre immédiatement. Oui, parce que Gina, telle Méduse la gorgone, voit tout. Une fois le top donné, chacun se jette sur sa feuille comme la misère sur le monde, pour découvrir les 50 questions et noter la réponse.


    Les questions sont du style: Qui a écrit Alice au pays des merveilles ? Que fête-t-on lorsqu'on est marié depuis 50 ans ? Qui est l'homme de la mancha ? Quelle est la couleur de Barbamama ? Dans quelle série Jennifer Anniston est-elle Rachel ? Combien de corde possède un yukulélé ? Qui a gagné le championnat de France de rugby en 2007 ? A qui Hugues Auffray dit-il adieu dans l'une de ses chansons ? En quelle année la peine de mort a-t-elle été abolie en France ? Où ont eu lieu les JO en 2004 ?... Et surtout, une question... A ma gauche, j'avais une prof d'histoire (on avait discuté avant), à ma droite, un gendarme...

    La question était: D'après quel nom de poisson Schubert a-t-il écrit l'une de ses oeuvres ? Bon, évidemment je regardais les réponses des deux autres... Et ben, je vous jure que c'est vrai (je sais, ça semble à peine croyable), mais elle a répondu (j'en ai le vertige rien que d'y repenser, parce qu'une prof d'histoire quand même...): Némo... Oui... Pour elle, « la truite » doit être un truc de Walt Disney...


    Gina la harpie récupère ensuite les questionnaires, puis nous annonce qu'elle va nous appeler 2 par 2 pour nous poser une question, et qu'ensuite on pourra aller prendre l'air (enfin, fumer). Mais elle nous l'annonce sur un ton méchant, qui ferait passer Ségolène Royal pour une femme sympa. Bref, quand elle m'appelle, c'est la lesbienne qui me pose une question...


    (à suivre)


    Matthieu


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