• En France, il est des gens dont le combat est juste. Un combat de dignité, qui ne peut qu’inspirer le respect et l’admiration. Des gens qui sont les dignes successeurs de tous les résistants de l’histoire, depuis les juifs sur le rocher de Massada jusqu’aux birmans actuellement torturés dans des geôles d’où ne s’échappent que des pleurs, des cris et des grincements de dents. Des gens formidables, dont la cause est noble et héroïque. Et ces gens se sont levés comme un seul Homme-avec-un-H-majuscule pour signer une pétition qui dit Non à la misère…

    Je suis solidaire avec celles et ceux qui luttent, partout dans le monde, pour résister à la misère et l’éliminer. (début de la pétition)

    Voilà où certains sont tombés : ils signent des pétitions pour dire non à la misère, pour exprimer leur refus de la pauvreté. Quel est la valeur d’un tel engagement ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être contre la misère ? En quoi est-ce intelligent et utile de signer un tel texte ? Parce que à moins d’être un abruti congénital dépourvu de toute capacité de réflexion, on se rend bien compte que c’est grotesque. Grotesque parce qu’il n’existe personne qui se déclare POUR la misère, la pauvreté. Ces gens dont le combat en fauteuil se résume à des prises de positions aussi engagés que Non à la misère, A bas la maladie, Fuck le Sida et La guerre c’est mal, ces gens se considèrent comme des pionniers de cette lutte.

    Les signataires de tels textes à la con, dégoulinants de bons sentiments comme un ivrogne qui s’est vomi dessus, se considèrent-ils réellement comme utiles à la société ? Pourquoi est-ce qu’on s’encombre de gens comme ça ? En même temps, on laisse bien le droit de vote à ceux qui ont voté Chivardi aux présidentielles…

    Isabelle Adjani a déclaré, lors de la soirée contre les tests ADN, qu’il s’agissait d’un mouvement de résistance… Pauvre conne… Isabelle Adjani, la seule chose à laquelle elle a jamais résisté, ce furent les petits-fours des soirées mondaines pour pouvoir continuer de porter des robes très près-du-corps représentants approximativement la valeur de 10 ans de RMI…

    Le consensualisme ambiant est en train de tuer toute capacité de réflexion. C’est un peu le principe de Wikipédia et du Prozac : il n’y a plus de bas, plus de haut, tout est au même niveau : manifester contre la junte birmane au risque de sa vie et signer une pétition pour dire qu’on est contre la misère. Parce que au final, les média en parlent autant.

    Avec ces conneries, on va arriver au même résultat que ceux qui s’extasiaient de l’équipe black-blanc-beur en 1998 lors de la victoire de l’équipe de France de foot à la coupe du monde : les gens qui ont inventé ce slogan portent donc une telle importance à la couleur de la peau des joueurs qu’il soit nécessaire de la souligner par un slogan ?

    Sinon, puisque décidément nous vivons dans un monde engagé, il faut savoir que demain débute une année spéciale lancée par l’ONU : alors que la guerre fait rage au Darfour, où des milices arabes violent et tuent des populations jusque dans les camps, alors que la répression en Birmanie est sanglante et que le conseil de sécurité juge ça à peine " déplorable " (la Chine et la Russie ont refusé une condamnation), l’ONU lance une année internationale.

    Oui, alors que la famine tue chaque année des millions de personne, alors que l’accès à l’eau potable est un problème, alors qu’il existe des dictatures où l’on meurt pour avoir défendu une idée de démocratie, le jeudi 18 octobre débute l’année internationale de la pomme de terre

    Matthieu


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    Renée Villancher a eu 80 ans en juillet dernier. Quand elle parle de la France, c'est toujours avec énormément d'émotion dans la voix. D'ailleurs, elle ne dit jamais « La France », elle dit « ma Patrie ». Renée Villancher parle tout le temps de sa Patrie. Avec un P majuscule et des sanglots. Et un énorme accent russe...


    Renée Villancher est née le 31 juillet 1927 à Cousance, dans le Jura. En 1945, elle tombe amoureuse d'un résistant russe, dont elle attend un enfant et qu'elle épouse. Suite à l'appel de Staline qui demandait aux russes émigrés de rentrer, que l'histoire des révolutionnaires blancs était oubliée, qu'ils n'avaient rien à craindre, suite à cet appel, Renée part avec sa fille et sa mère rejoindre son mari qui les avait précédé.

    Arrivée en URSS, où elle découvre son mari avec une autre, un mari qui déchire ses photos et ses textes en français, ne lui laissant que ses papier, elle demande à l'ambassade de l'aider à rentrer en France... Las... Renée est exilée avec sa mère et sa fille dans un bled, loin de Moscou. Renée ne parle pas le russe, sa mère non plus. A la mort de sa mère, Renée n'a plus personne avec qui parler français. Alors elle parle russe. Et oublie petit à petit le français...


    Cette situation durera 57 ans. En réalisant un reportage sur ces retournants, baisés de l'Histoire, Nicolas Jallot (Piégés par Staline, France 5 et Pocket) a rencontrée Renée. Qui a fondu en larmes en le voyant: c'était le deuxième français qu'elle voyait depuis le début de son exil forcé.


    Un reportage bouleversant sur Planète montrait l'association qui s'est montée pour ramasser les fonds permettant à Renée de revoir Cousance. Et ça a marché. Renée est venue accompagnée de sa fille Loubna, surnommée dans le village russe Loubna la française alors qu'elle n'en parle pas un mot. Renée a beaucoup pleuré de revoir sa patrie. Revu des camarades de classe, revu la maison de son enfance, revu sa Patrie.


    Renée, qui a retrouvé ses papiers français confisqués par l'ambassade française (au nom de l'amitié franco-soviétique que rien ne devait entacher) a ramasser de la terre de France dans un petit bocal, qu'elle a été, à son retour, répandre sur la tombe de sa mère.


    Cette femme qu'on voit vieille et avec un visage de babouchka a tout perdu en arrivant en URSS. Même l'amour de celui pour qui elle était venue... Elle a eu un second mari, dont elle a eu deux fils.

    Renée Villancher a écrit un livre (Ma vie volée) dont les recettes lui ont permis de changer son poêle à charbon en chauffage à gaz... parce que l'idéal communiste qu'on essaie de nous vendre, c'est ça: des vies volées.


    Après la chute du mur de Berlin et l'effondrement du bloc communiste, les membres de Lutte Ouvrière ont collé, dans Paris, des affiches proclamant: « Le communisme est toujours l'avenir du monde ». Pourvu que non


    Matthieu


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    Le prix Nobel de la paix, destiné à récompenser «  la personnalité ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix » a donc été décerné, pour 2007, à Al Gore et au GIEC pour « leurs efforts de collecte et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques provoqués par l'homme »... Cherchez l'erreur... En fait, pour la deuxième fois consécutive, le prix Nobel de la paix est transformé en « Prix Nobel de la bonne conscience et du politiquement correct mondial ».


    Le premier prix Nobel a été, hélas, décerné (en 1901) à Henri Dunant, le fondateur de la Croix Rouge. On peut donc considérer que Al Gore et le GIEC ont autant fait pour la paix que Henri Dunant. L'insulte...


    D'après le GIEC, le réchauffement actuel est très probablement dû à l'homme... Oui en fait, ils ne peuvent en être certains à 100 %, parce que, notamment, la Terre a toujours subit des variations climatiques importantes. Vous imaginez qu'on condamne les gens à perpèt parce qu'ils sont très probablement auteurs de crimes ?

    Attribuer un prix Nobel pour une certitude à 90 %, c'est un peu comme attribuer le prix de la Justice au juge Burgaud parce qu'on était sûrs à 90 % de la culpabilité de tous les accusés d'Outreau.


    Et puis cette connerie de la montée du niveau des mers à cause de la fonte des glaciers... Prenez un glaçon, mettez le dans votre verre de whisky, marquez le niveau de l'eau. Laissez fondre le glaçon (tant pis, vous jetterez le whisky) et regardez: le niveau n'a absolument pas bougé...


    Le prix Nobel de la paix à des gens qui n'ont qu'un rapport très lointain avec la paix (pour ne pas dire aucun rapport du tout), ça m'a donné des idées.


    Voici ma liste de Prix de dupe, prix récompensant des gens n'ayant qu'un rapport lointain avec le domaine dans lequel ils sont récompensés mais étant politiquement corrects:


    Prix de dupe de Littérature: France Télécom, pour son oeuvre monumentale en deux volumes: l'annuaire français. Deux ouvrages contenant toutes les lettres avec des compositions différentes, une oeuvre bouleversante et dérangeante.


    Prix de dupe de la paix: Mahmoud Abbas, qui grâce à son action à la tête de l'Autorité Palestinienne, a montré que la Palestine n'avait nullement besoin d'Israël pour être dans la merde, et que les palestiniens se débrouillaient très bien tous seuls pour s'entretuer.


    Prix de dupe de physique: Monica Bellucci, qui a un physique de rêve.


    Prix de dupe de chimie: à la personne, inconnue de moi, qui a inventé le comprimé à avaler de 5 cm de long, 3 de large et insécable. Oui, un truc impossible à avaler sauf par Linda Lovelace, un truc qui vous étouffe rapidement et sans douleur.


    Prix de dupe de médecine: A ma mère, qui soigne toute les maladies connues et inconnues, présentes ou à venir en allant emmerder son médecin jusqu'à ce qu'il lui prescrive des antibiotiques.


    Matthieu


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    Ca faisait un bail que j'avais pas été à Auchan. Parce que c'est trop grand, parce que t'y vas pour acheter un pain et des tomates et tu ressort avec des livres, un cd, un t-shirt et que tu te rends compte, au moment où tu gares ta bagnole devant chez toi que t'as oublié d'acheter les tomates. Mais là, hier, j'ai été à Auchan. Quand même. Et ils ont fait un truc hallucinant: le rayon des pauvres.

    Dans Auchan, les rayons sont indiqués par des affiches jaunes avec une certaine police d'écriture, noire. Le rayon des pauvres (les articles sans marque, souvent en vrac) est indiqué par des affiches rouges et une grosse police d'écriture toute moche. Limite tu te crois dans un reportage d'Arte sur les supermarchés sous Staline. Les étals sont mal faits, et tu t'attends presque à ce que les femmes de ménage aient l'interdiction de venir nettoyer ce rayon. Pour bien montrer que c'est vraiment pas aussi bien que le reste du magasin.Que c'est pas pour les gens qui ont les moyens.

    Dans ce rayon, t'as même pas les trucs de la marque Auchan, avec le logo en haut, non, c'est des produits avec une marque à la con, sur fond blanc (jamais de couleur sur les paquets, tout est blanc, encore plus blanc que la garde-robe de Ségolène Royal), y'a pleins de trucs en vrac (les cacahuètes, les noisettes, les bonbons, bref, TOUT est en vrac), et tu sens bien que t'es pas vraiment dans Auchan, avec les Mars, les Snickers et tout. C'est encore plus moche que Lidl. Pourtant, déjà, c'est pas très beau Lidl. Mais là, c'est carrément glauque. Aussi riant qu'une branlette un samedi soir. Et ce qui fait que c'est encore plus glauque, c'est que si tu quitte ce rayon, tu te retrouves dans le vrai Auchan, avec les vrais produits et les vraies marques.


    Là, limite t'as l'impression qu'ils veulent te tatouer "pauvre" sur la gueule. Bien sûr, t'as pleins d'arabes dans ce rayon, des gitans... En fait, t'as les mêmes gens que ceux que tu vois à Lidl. Les mêmes pauvres. Mais qui jouent aux riches en allant faire leurs courses à Auchan. Un peu comme quand, gamin, on jouait à la marchande. Y'avait des faux prix, des faux billets, parce que c'était pas une vrai boutique, c'était pour de semblant. Ben là, pareil, c'est pas le vrai Auchan, c'est pour de semblant. Comme disait Brel, ce sont des gens qui voudraient bien avoir l'air, mais qui n'ont pas l'air du tout.


    Juste pour que t'ai l'illusion, le temps d'un passage, que toi aussi tu peux te permettre d'aller faire tes courses à Auchan. Alors que tu ressors avec que des produits encore moins bien que ceux de la marque Auchan, du PQ qui te râpe comme si tu te torchais avec du papier abrasif, du chocolat que si t'en mange un carreau t'es constipé pendant 3 semaines, même qu'ils pourraient l'envoyer au Darfour pour lutter contre le choléra, des pâtes qui se décomposent à la cuisson comme un cadavre qui aurait traîné 3 mois dans l'eau... Bref, de la merde.

    C'est encore une fois Brel qui a raison: Faut pas jouer les riches quand on n'a pas le sou.


    Matthieu


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    Tania Head est une américaine grosse et moche. Le 11 septembre 2001, sa vie a basculé. Depuis 6 ans, elle raconte comment elle a réussi à s'échapper de la tour sud du World Trade Center frappée par un avion, trouvant la force dans la pensée de sa robe de mariée, qu'elle devait porter à l'occasion de son prochain mariage. Son histoire est très émouvante, puisqu'elle doit la vie à un homme qui l'a sauvée avant de périr, et qu'il n'y a pas eu de mariage après le 11 septembre, son fiancé ayant péri dans les attentats. Un histoire à tirer les larmes à un seau à charbon. Une histoire qui lui a permit de devenir la présidente de l'association du réseau des survivants. Une histoire... Qui n'est qu'une histoire. Tania Head ne s'est jamais trouvé, le 11 septembre, dans les tours du World Trade Center. Tania Head n'a jamais eu de fiancé mort, puisqu'elle n'avait pas de fiancé...


    Le mensonge est la religion des esclaves et des patrons (Maxime Gorki)


    Tania Head s'est retrouvée esclave. Elle, qui était grosse et moche, a voulu exister. Comme elle n'existait pas suffisamment en temps que Tania Head, être normal, elle a créé une Tania Head, rescapée miraculeuse. Et son histoire a marché. Tellement bien marchée que les gens qui venaient l'entendre raconter son histoire sur le site de Ground Zero disaient que les choses sont plus faciles à appréhender lorsqu'on les entend de la bouche d'une victime, que c'était très émouvant.


    Mais est-ce que les choses sont moins émouvantes si elles sont fausses ? Un roman peut-être très émouvant, même si l'on sait que les personnages n'existent pas. On peut pleurer au cinéma, en sachant que derrière l'écran de projection, il n'y a rien d'autre que l'imagination d'un scénariste. Quel est le rôle de la vérité ? A quoi sert un témoignage ? Pourquoi les gens ont-ils voulu écouter Tania Head ? Parce qu'elle était vraie ? Authentique ? Sincère ?


    A une vérité ténue et plate, je préfère un mensonge exaltant (Alexandre Pouchkine)


    Tania Head a été le symbole d'une certaine forme de courage. Comment une femme quelconque peut se transformer en héroïne. Maintenant, Tania Head n'est plus rien. Elle, qui a su parler des attentats comme personne, n'existe plus. Pire, elle est en passe de devenir un symbole de mystification. Peut-être qu'un jour, de la même façon que l'on parle d'un harpagon pour désigner un avare, on parlera d'une head pour désigner une mythomane.


    Tania Head a voulu exister. Tania Head a existé en temps qu'héroïne, elle va maintenant exister en temps que mythomane.

    Mais pourquoi donc Tania Head a-t-elle voulu exister ? Qu'est-ce qui pousse quelqu'un à s'inventer un passé fantasmagorique pour être vu des autres ?

    Tania Head me fait pitié. Enfin non... Tania Head me fait de la peine. Parce que nous voulons tous exister d'une façon ou d'une autre. Et qu'il est arrivé à tout le monde de mentir pour voir une étincelle d'envie / d'admiration / de reconnaissance / de fierté (rayer la mention inutile) briller dans l'oeil de notre interlocuteur.


    Tania Head me rend triste, parce que nous sommes tous des Tania Head.


    Matthieu


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